Jon Spencer – ‘Sings the Hits!’

Jon Spencer – ‘Sings the Hits!’

Album / In The Red / 09.11.2018
Garage rock


Ces 25 dernières années, et depuis ses débuts chez Pussy Galore, Jon Spencer s’est taillé un costard taille patron, notamment durant les années 90 qu’il a traversé en grande pompe, sans pour autant récolter tous les lauriers mérités. Mais le new yorkais n’a jamais dit son dernier mot. Pour preuve, bien qu’il ait cumulé les projets (Blues Explosion, Boss Hog, Heavy Trash, The Honeymoon Killers…), le bougre n’avait encore jamais abattu la carte solo, celle qu’il tape ici après avoir gentiment laissé sa descendance s’amuser gaiement dans la cour surpeuplée du revival garage que, selon lui, beaucoup tentent de rejoindre sans une once d’authenticité (Fake, Beetle Boots). Car Spencer a ce petit quelque chose que les autres n’ont pas : cette maîtrise du blues qui parle à tous les amoureux de musique et qui lui fait traverser les âges. Une nouvelle fois, c’est elle qui fait le lien entre les 12 morceaux de ce Spencer Sings The Hits!, un premier album à son nom qui – malgré son titre – n’a rien d’une compilation.

Atterri de nouveau chez In The Red, label détenteur du fameux Jukebox Explosion, le crooner opère un retour aux sources. Et pour cause : bien qu’avec Sam Coomes et M. Sord en lieu et place de Judas Bauer et Russell Simins, tout ici aurait pu être signé par le Blues Explosion. Ainsi, son fuzz crasseux accumule les riffs sales et fiévreux avec une aisance et une efficacité identiques (Time 2 Be Bad, Love Handle), tandis qu’il saupoudre très légèrement certaines compositions d’arrangements plus modernes (Overload), laisse discrètement interférer quelques clins d’oeil à ses anciennes formations, ou justifie une fois encore les ponts qui ont pu être dressés par le passé avec les Beastie Boys (Time 2 Be Bad, Hornet, Wilderness).

Fidèle à son éternel savoir-faire, à son énergie sauvage et primitive, comme à son charisme, Jon Spencer réveille la bête qui somnolait en lui, et profite de ce premier album solo pour rappeler la parenté du blues au sein de la grande famille musicale. Le reste est sans surprise tant le new yorkais opère en terrain connu (Fake, I Got The Hits), celui qu’il survole avant tant de classe depuis plusieurs décennies. Après tout, à défaut de l’équipe, on peut aussi ne pas changer une recette qui gagne, pour le plus grand plaisir des fans de toujours.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Overload, Time 2 Be Bad, Love Handle, I Got The Hits


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