Jon Hopkins – “Immunity”

Jon Hopkins – “Immunity”

Album
(Domino)
03/06/2013
Electronica

La musique de Jon Hopkins, c’est généralement du solide. En live, seul debout derrière ses machines, le britannique reste l’un des rares performers à être capable de capter l’attention du public et de ne plus la lâcher, grâce notamment à une dextérité impressionnante et un sens démesuré de la mélodie. Auteur de “Insides“, un dernier album magistral sorti en 2009, il réitère enfin l’exercice en solo avec un quatrième disque singulier.

Pendant ces quatre dernières années, Jon Hopkins ne s’est pourtant pas tourné les pouces, entretenant plutôt l’inspiration en travaillant avec des artistes tels que Coldplay, David Holmes ou Brian Eno. On a même cru un instant que le compositeur-caméléon s’était définitivement aventuré sur des terrains folk barbants à travers ses collaborations avec King Creosote. A 95% instrumental, “Immunity” présente des évolutions notoires dans la musique du bonhomme, qui s’est ici lancé dans un concept de morceaux globalement longs et souvent dénués de progression significative.

On reconnaît la patte Hopkins, c’est indiscutable, mais en tentant d’insuffler des émotions dans des productions plus minimalistes, l’anglais perd définitivement au change. Même si la sculpture sonore vivante “We Disappear” ouvre de belles perspectives avec une production impeccable et une mélodie caractéristique, la balance penche plutôt du mauvais côté lorsqu’il tente de nouvelles frappes electronica. Ainsi, “Open Eye Signal” se révèle plus techno et répétitif et laisse planer le doute quant à la créativité de l’artiste, au même titre que l’interminable “Collider” qui casse le suspens et fait office de boulet dans un disque qui manque de simplicité.

Heureusement, “Breathe This Air” met en scène cet éternel piano qui vient tempérer les machines nerveuses, une marque de fabrique que l’on retrouve plus largement sur “Abandon Window”. Dans sa seconde moitié, l’album prend effectivement une autre tournure, bien plus contemplative, au risque de rendre la musique cette fois-ci plus lente et dépourvue de péripétie. Toutefois, de bien jolis morceaux (“Immunity”, “Form By Firelight” ou la deep techno éthérée de “Sun Harmonics”) n’enlèvent rien à la pureté des idées d’un Jon Hopkins qui, néanmoins, n’a pas vraiment retrouvé la magie de son précédent opus.

En écoute intégrale


1 Commentaire
  • Limma Recha
    Posté à 21:34h, 02 juillet Répondre

    C’est marrant, je trouve pour ma part qu’avec ses longues plages minimales il franchi un nouveau pas par rapport à “Insides”. Loin d’être à court inspiration, bien au contraire, Jon Hopkins hypnotise, capture, transporte. A l’exception du dernier morceau un peu trop “cotonneux”, cet album est absolument fabuleux.

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