Johnny Mafia – ‘Michel Michel Michel’

31 Oct 16 Johnny Mafia – ‘Michel Michel Michel’

Album / Alter K / 21.10.2016
Garage

On ne va pas se mentir : dans le rock, il y a les groupes qui pompent, et les groupes qui pompent mais qui pompent bien. Une deuxième catégorie bien heureuse d’accueillir en son sein Johnny Mafia, jeune formation bourguignonne qui ne prétend surtout pas inventer quoi que ce soit, ni jouer d’une folle originalité. Seulement, ces quatre là y mettent tellement de plaisir et de spontanéité que ‘Michel Michel Michel’, leur premier album, crache le bonheur de faire du bruit ensemble, avec humilité et bonne humeur, mais surtout avec pas mal de talent, élément déterminant quand il s’agit de pomper… mais bien. Enrobé d’une production très vintage renforcée par le refus du superflus, le disque s’ajoute à la longue queue formée par la jeune descendance d’un revival garage qui s’embarrasse autant des contraceptifs que Johnny Mafia de ses textes. La galaxie Ty Segall / Thee Oh Sees (‘Sleeping’, ‘Scarycrow VI’, ‘Sometimes 666’, même le plus psychédélique ‘Kim Deal’) éclaire donc subtilement les accords et riffs de ces huit titres exécutés pied au plancher. Mais, contrairement à ce que laisse pressentir le début de l’album, la smala californienne n’est pas la seule à imposer la couleur rock de ces mafiosos dont les références n’ont semble t-il pas passé le nouveau siècle. En atteste quelques pincées de punk 70 new yorkais et un ‘Black Shoes’ aux relents Pixies des nineties qui, sans rompre la très forte homogénéité du tout, amènent leur lot de diversité à un album qui en avait besoin. Et des solutions à un groupe encore trop jeune pour s’être déjà libéré des clichés, mais assez authentique et talentueux pour rapidement briser ses chaines.

‘Sleeping’, ‘Scarycrow VI’, ‘Smell’, ‘Kim Deal’