Jeff The Brotherhood – « Hypnotic Nights »

Jeff The Brotherhood – « Hypnotic Nights »

jeff180Album
(Warner)
13/07/2012
Power pop – garage

On ne pourra pas dire que les frangins Orrall n’auront pas pris leur mal en patience. Laissant rugir son indie rock depuis 2001, auteur de pas moins de six albums qui n’auront pas manqué de faire de lui un sérieux outsider, Jeff The Brotherhood touche enfin du doigt une reconnaissance susceptible de l’emmener jouer des coudes au-delà de la blogosphère, là ou il a surtout convaincu jusque-là. Sa nouvelle arme: « Hypnotic Nights », un nouvel opus accueilli chez une major, et dont la production a été confié à Dan Auerbach (The Black Keys). Jake et Jamin avaient donc tout pour faire coup double: enfoncer le clou auprès d’un public amassé depuis des lustres, séduire de nouveaux adeptes attirés par quelques signes extérieurs de crédibilité tout en ne froissant pas les premiers.

Bien que ce nouvel album ne soit pas une véritable démonstration de force, le duo parvient néanmoins à ses fins, bien aidé par le petit air estival qui sied parfaitement à ce genre de registre autant dévoué au garage qu’à la power pop. Marchant plus que jamais sur les pas de Weezer depuis « We Are The Champions », Jeff The Brotherhood poursuit dans cette voie. A l’image de « Sixpack », très bon premier single qui se chargeait déjà de faire le lien, l’entame « Country Life » met immédiatement les deux pieds dans le plat: accords simples, mélodies adolescentes aussi efficaces que nonchalantes, tout est réuni pour tendre la main aux nostalgiques des plus belles heures de Rivers Cuomo qui se délecteront aussi sans nul doute du tube « Hypnotic Mind », comme plus tard des « Dark Energy » et « Leave Me Out ».

Mais pas que. Et c’est là que le Black Key intervient, poussant probablement les deux frères à s’écarter d’un exercice qu’ils maitrisent désormais quasi parfaitement. Ainsi, au détour de quelques titres surprenants, leur registre laisse découvrir de nouveaux reflets et des arrangements inattendus (la sitar de « Mystic Portal II »). C’est le cas de « Region Of Fire », titre de pop psyché accueillant un saxophone, de « Mystic Portal II » auréolé d’une sitar, et de « Wood Ox » et « Hypnotic Winter », tous deux boulonnés à leurs pianos et synthés. Evidemment, rien qui ne vienne heurter la cohérence d’un « Hypnotic Nights » qui, bien que de bonne facture, laisse encore cette impression bizarre d’en garder beaucoup sous la semelle. Mais à en croire la récurrence de ce ressentiment, on ne peut que conclure à la marque de fabrique.

itunes17

En écoute intégrale


Pas de commentaire

Poster un commentaire