Jay Dee – “Jay $tay Paid”

Jay Dee – “Jay $tay Paid”

jay180Album
(Nature Sounds)
25/05/2009

Encore une énième compilation à la mémoire de J Dilla. Voilà comment pourrait être perçu ce «Jay Stay Paid». Car, il est vrai que depuis la mort du producteur de Détroit, tous les projets qui lui ont été consacré n’ont pas été que des réussites. Il en est souvent ainsi lorsqu’un grand artiste s’éteint, les vautours ne sont jamais loin. Mais cette fois, ce sont ses proches qui supervisent le projet, à commencer par sa mère Maureen «Ma Dukes» Yancey qui recevra sa part du gâteau alors qu’elle a été honteusement spolié depuis la mort de son fils, et son mentor Pete Rock qui se charge de la sélection. Avec ce dernier aux manettes, on est certain que ce ne sont pas les fonds de tiroir qui seront proposés, mais plutôt un choix de titres ingénieux et cohérent. Et effectivement, les 28 morceaux de ce disque, pour la plupart assez courts, nous replongent avec bonheur dans l’univers du beatmaker prodigue. On retrouve son art de la transformation des samples sixties et seventies, ses beats uniques, cette touche soulful qui font de ses versions une source d’inspiration pour nombre de producteurs contemporains. Quelques Mcs sont également de la partie, parmi lesquels Doom sur «Fire Wood Drumstix», Blu sur l’aérien «Smoke», Black Tought sur l’entraînant «Reality Tv», et Havoc&Raekwon pour «24K Rap». Bien sûr, Illa J apparaît au tracklisting en compagnie de Cue D sur le magnifique «See That Boy Fly», et Phat Kat, Lil Fame, Danny Brown, Diz Gibran, Frank Nitty complètent la liste des guests présents, rendant hommage de bien belle manière à un producteur unique. Car le plus impressionnant chez Jay Dee, c’était cette capacité à avoir une longueur d’avance, si bien que ses versions, loin d’être désuettes, gardent une modernité ahurissante. Par petites touches subtiles (quelques bribes de synthé sur «Spacecowboy VS Bobblehead»ou «Lazer Gunne Funke», quelques notes de guitares sur «KJay and We Out» ou de subtils accords de violon sur «Milk Money»), il changeait la couleur d’un morceau, en faisant une œuvre originale et imposait sa patte devenue aujourd’hui mythique. C’est pourquoi on vous recommande chaudement ce «Jay Stay Paid» qui honore la mémoire de J Dilla et renforce un peu plus sa légende. Celle d’un surdoué qui aura marqué d’une empreinte indélébile la musique et le rap contemporain.

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