Jamie Lidell – “Jamie Lidell”

Jamie Lidell – “Jamie Lidell”

jam180Album
(Warp)
18/02/2013
Pop pétillante

Georges Clinton? Trop vieux. Jamiroquaï? Trop has-been. Prince? Trop lunatique. Michael Jackson? Trop mort. Par élimination et au grand soulagement des bienheureux nostalgiques, on peut définitivement compter sur Jamie Lidell pour donner une chance de survivre à la pop funky. Après un album inattendu de soul mutante (“Compass“), le britannique farfelu envoie une cinquième salve placée sous le signe d’une pop bien sentie et largement teintée de disco-funk, composée avec l’aisance et la liberté qu’on lui connaît, alors qu’il aurait très bien pu pondre un disque de rockabilly électronique, de folk acoustique, de techno expérimentale, voire même dix “JIM” consécutifs histoire d’amasser les Livres Sterling en passant à la radio avec des tubes de la trempe de “Another Day”.

Si un public exigeant pourra toujours lui reprocher un manque de prises de risque, il faut reconnaître que Jamie Lidell maîtrise plutôt bien son sujet: un revival New Jack Swing avec juste assez de modernité pour confirmer que l’on est bien en 2013, bien qu’il nous avait emmenés sur une fausse piste en dévoilant “Why_Ya_Why”, premier extrait où une fanfare gluante accueillait son timbre caractéristique de crooner extra-terrestre. Globalement, si la production est ici parfois aussi kitsch que celle des tubes de Cameo ou Bobby Brown, l’envie de chanter demeure plus présente que jamais, et on imagine bien notre dandy mal rasé dans sa cuisine, entonnant le refrain de “I’m Selfish” devant une recette de cup-cakes. Ce petit hit de pop entraînante dessine alors les bases d’un disque qui enchaîne quelques sympathiques chansonnettes, de l’organique “What A Shame” au rétro “Do Yourself a Faver” et sa basse ronde et synthétique, en passant par “Big Love” qui, bien qu’un tantinet réchauffé, nous propulse 25 ans en arrière.

Toujours charismatique et gonflé de cette inépuisable énergie bien utile pour assurer en live, Jamie Lidell ne parvient pourtant pas à créer la surprise malgré ses talents évidents d’expérimentateur (les trop peu inspirés “So Cold”, “Don’t You Love Me”). Rien de rédhibitoire pour autant puisque ceux qui ont suivi sa carrière se régaleront logiquement de morceaux comme “You Naked” valant son pesant de costumes à paillettes, ou “You Know My Name”  rappellant avec plaisir l’époque où les effets spéciaux se limitaient à des robots en carton dans les films de science-fiction. “Jamie Lidell” ressemble définitivement à son géniteur: humble, spontané, dynamique et coiffé en pétard…

itunes9

En écoute intégrale


2 Commentaires
  • Matthieu
    Posté à 11:09h, 18 février Répondre

    Très bonne chronique, hâte de découvrir l’album et de surtout de retrouver Jamie sur scène là où il est le meilleur.

  • Liz
    Posté à 12:56h, 20 février Répondre

    Moi j’ai hâte de le voir sur scène parce que la dernière fois que je l’ai vue, il nous a bluffés tellement il envoyait + il était venu avec un band complètement ouf (le basssiste etait en peignoir slip sur scène mais faisait un sacré boulot!)
    Moi je trouve qu’il a tjs évolué dans le style parce que ses premières scènes étaient complètement électro ensuite, il a tourné Sou.l Aujourd’hui, il est un croisement de Prince, Teddy Riley et Chaka Khan. Moi ça me plait, et j’ai trop hâte de le voir à la Gaité!!!

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