William Tyler – ‘Modern Country’

William Tyler – ‘Modern Country’

Album / Merge / 03.06.2016
Americana

D’album en album, William Tyler s’incruste comme un hologramme apposé sur les paysages américains. Alors que ‘Impossible Truth’ le voyait poser dans le jardin d’une petite maison de banlieue, il apparaît ici à hauteur de canyon, surplombant l’étendue désertique à mesure que son oeuvre s’inscrit dans la lignée de la grande musique américaine.

Si, à la sortie de son album précédent, il ne pouvait compter que sur son instrument fétiche pour dresser les contours oniriques de son pays, William Tyler s’est cette fois entouré de musiciens aguerris comme le bassiste Darin Gray (Jim’O’Rourke) ou encore Glenn Kotche (Wilco). Loin de prendre les devants sur la guitare qui reste au centre de toutes les compositions, ils ont choisi d’appuyer en arrière plan le jeu plein de clarté de l’ex-Lambchop. Redoubler, supporter, emmener toujours plus loin cette six cordes au pouvoir d’incarnation qui prend pour l’occasion des tournures allemandes (la longue procession inaugurale de ‘Highway Anxiety’) avant de revenir au cœur de l’album à des formats plus courts mais non moins sublimes (‘Albion Moonlight’, ‘Kingdom Of Jones’). Ceux-là même qui éparpillent les registres à mesure que le jeu de William Tyler semble dévoiler ses nuances et ses subtilités le long des autoroutes de cet arrière pays que l’on peine à percevoir véritablement tant il semble changer au gré des ambiances.

Guitariste délicat, William Tyler réalise un album magnifique qui renouvelle subtilement les enjeux de sa musique. Eloigné de la jolie sécheresse au cœur de ‘Impossible Truth’, il réalise en bande une épopée au plus près des grands compositeurs américains. Sans collage, ni emprunts éhontés, il construit au fil de sa discographie une œuvre sensible qui étonne et subjugue par son luxuriant sens du détail, et les nombreuses images qu’elles colportent sur son dos.

‘I’m Gonna Live Forever (If It Kills Me)’, ‘Albion Moonlight’, ‘Gone Clear’, ‘Sunken Garden’, ‘The Great Unwind’


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