We Insist! – ‘We Insist!’

We Insist! – ‘We Insist!’

Album / Vicious Circle / 17.02.2014
Noise rock

Peu de groupes nous paraissent aussi injustement sous-médiatisés que We Insist!. Sans trop de risques, on peut même affirmer que les parisiens ont produit deux des meilleurs albums de la décennie précédente. D’ailleurs, l’écoute de ‘Oh ! Things…’ et ‘The Babel inside…‘ ne souffre toujours d’aucune obsolescence aujourd’hui. Il était donc temps qu’ils nous reviennent, d’autant qu’en cinq ans, de l’eau a coulé sous les ponts. Exit les cuivres, We Insist! est devenu trio. Si ce resserrement de taille n’est pas sans conséquence audible, il permet au groupe un déploiement plus frontal.

Ce nouvel opus est à ce titre son disque le plus direct, sans marquer pour autant de véritables changements de son. La voix d’Étienne Gaillochet est toujours au premier plan, régulièrement soutenue par les choeurs. Sa batterie mène toujours les débats, rutilante et impériale. Mais désormais, et fort logiquement, les guitares s’accaparent – avec succès – plus de place qu’auparavant. De fait, les compositions prennent moins de chemins déviants, privilégiant l’intensité des progressions mélodiques aux ruptures incessantes (l’excellent ‘My Friend’s Lonely Mate’). Évidemment, ne nous y trompons pas, la complexité et les saccades font toujours partie de l’ADN du groupe (‘Black Post White Ghost’, ‘Grinding Down The Pole’).

Malgré son étiquette complexe, We Insist! a peu d’équivalents pour écrire des tubes insensés, et le démontre de nouveau avec ce sixième album (‘First Draft’, ‘Elijah’s Spell’). Pour ne rien gâcher, il s’éloigne de la fureur avec l’élégant ‘Four Nights in August’, surprenante mélopée pop. Sans les cuivres, le trio perd le caractère dramatique, l’aura messianique de ses prédécesseurs. Néanmoins, tous trois réussissent le tour de force de se renouveler avec les mêmes fondamentaux, et signent ainsi une nouvelle belle ligne d’une discographie irréprochable. La séparation leur est proscrite à jamais.

‘First Draft’, ‘Elijah’s Spell’, ‘Four Nights in August’


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