Paul Thomas Saunders – ‘Beautiful Desolation’

Paul Thomas Saunders – ‘Beautiful Desolation’

Album / WEA / 07.04.2014
Pop céleste

Si vous êtes un de nos lecteurs assidus, le nom de Paul Thomas Saunders vous dit forcément quelque chose. Voilà trois ans que l’on vous parle de ce petit génie anglais, chétif et fragile en apparence, mais doté d’un talent capable de l’emmener tutoyer les plus grands. Après plusieurs Eps introspectifs qui n’avaient pas manqué de dévoiler ses talents mélodiques, ce jeune songwriter de 24 ans a pris le temps de peaufiner son art pour offrir toute la force possible à un premier album couronnant une révélation. Boulonné sur une base des plus solides, ‘Beautiful Desolation’ débarque donc, et avec lui dix titres d’une pop atmosphérique (inédits pour la moitié, les autres ont été réenregistrés), tous représentatifs de l’énorme potentiel que possède le gamin de Leeds.

Bien que moins touchant que lorsqu’il se dévoilait via des compositions acoustiques et épurées, Paul Thomas Saunders fait néanmoins forte impression ici, notamment par l’impressionnante maturité dont il fait preuve tout au long de l’album. Défendu par des orchestrations luxuriantes mais jamais pompeuses (‘Starless State Of The Moonless Barrow’), un chant aussi assuré que vulnérable capable de vous broyer les tripes (‘In High Heels Burn It Down’, ‘Wreckheads & The Female Form’), ‘Beautiful Desolation’ porte parfaitement son nom tant sa mélancolie et ses mélodies savent – à l’instar de celle de Jonsi et Sigur Ros parfois (‘A Lunar Veteran’s Guide to Re-Entry’) – prendre des airs cinématographiques (‘Kawai Celeste’, ‘Waking & Evening Prayers For Rosemary-Mai’).

Adepte des grands espaces, l’anglais compose alors comme on peint sur une toile blanche, prend ses aises, étale ses compositions, récite des paroles parfois sombres qu’il enrobe de choeurs célestes et d’une musicalité assez chaleureuse et profonde pour qu’on soit touché par leur puissance émotionnelle sans finir embarrassé. C’est le cas sur ‘Good Women’, plus encore sur un ‘Appointment In Samarra’ qui, malgré les ans, ne prend décidemment pas une ride. Normal tant ce premier album – léger, audacieux et habile – n’est que poussière d’étoile éternelle gracieusement jetée à notre figure. Le petit n’a donc pas fini de briller.

‘Good Women’, ‘Appointment In Samarra’, ‘In High Heels Burn It Down’


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