Patricia – ‘Side Piece EP’

Patricia – ‘Side Piece EP’

Ep / Spectral Sound – Ghostly International / 25.08.2014
Acid house

Comme Karen Gwyer, c’est par la bienveillance du label Opal Tapes que le nom de Patricia nous apparut la première fois, l’an passé. Loin d’être une cantatrice de variété de supermarché, Patricia cache un producteur de Chicago, désormais basé à Brooklyn, auteur d’un sublime EP intitulé ‘Body Issues’ sur le label précédemment cité.

Ce précédent effort se distinguait par son atmosphère langoureuse, désaturée comme un cliché analogique au grain prononcé. Sublimé par des nappes évanescentes, il invitait aussi bien au songe qu’à la frénésie corporelle, jouant pleinement la carte de la dichotomie émotionnelle. Son successeur ‘Side Piece EP’ ne revêt, quant à lui, pas autant de subtilité, même si des réminiscences de l’album précédent apparaissent.

Il débute en premier lieu par ‘Drip Drawn’, composition acid à la production comme souvent étouffée, nourrie d’une ligne de basse dure et de sa rythmique, claps et kicks, lourde. La répétition de la modeste ligne de synthé, doublée d’un gimmick vocal, génère un ensemble désorientant, malsain quoique jubilatoire. Toujours aussi confiné, ‘Hulderhausan’ ne dépareille guère, bien que sa nappe mélodique contraste avec la frénésie des battements. La dualité du personnage se retrouve à nouveau, jamais totalement apaisé, ni excité.

Le plus important se trouve dans ‘Foie Gras’, au sein duquel les motifs répétitifs exultent en une explosion acid, rendant difficile toute idée de résistance. Si le titre est un des plus accessibles de l’ensemble de son oeuvre, il fait office de tube, dans ce qui reste avant tout un exercice de style profondément radical.

Enfin, Patricia laisse place à James T. Cotton le soin de remixer ‘Drip Drawn’. L’intéressé – tout aussi connu sous le nom de Dabrye, Tadd Mullinix ou SK-1 – n’y va pas par quatre chemins pour façonner un tunnel à danse, sublimé par l’introduction d’un break mélodique qui ne manquera pas de faire rêver les mâchoires les plus serrées.

S’il ne remplacera pas l’indispensable ‘Body Issues’ sur nos platines, l’existence d’une nouvelle ligne discographique du producteur mérite à elle seule d’être saluée, d’autant qu’elle peut constituer une porte d’entrée à ses autres travaux au sein de Inhalants, Jahiliyya Fields ou Masks.

‘Hulderhausan’, ‘Foie Gras’, ‘Drip Drawn (JTC’s I-94 Lick)’


Pas de commentaire

Poster un commentaire