Martina Topley Bird – “The Blue God”

Martina Topley Bird – “The Blue God”

The Blue God[Album]
19/05/2008
(Independiente/Pias)

Forte de ses expériences aux côtés de Tricky dés 1995, bien assise sur un très bon “Quixotic” qui donnait le départ de son parcours solo en 2003, Martina Topley Bird ne laissait aucun doute sur une carrière pétaradante, et le fait qu’elle allait conquérir le monde musical tout entier. Pendant ces cinq dernières années, entrecoupées d’une sortie américaine sous le titre “Anything” et diverses collaborations de choix (Diplo, Gorillaz, ou The John Spencer Blues Explosion), la sirène n’aura pas chômé, aura pris le temps nécéssaire pour soigner son retour, rassembler ses invités, et travailler avec la personne souhaitée

Pour “The Blue God”, celle-ci n’est autre que le très en vue Dangermouse qui, à en croire ses derniers projets (The Black Keys entre autres), possède un don incontestable quand il s’agit de sublimer un disque tout en le marquant que très discrètement de son empreinte. Il aura pourtant poussé Martina Topley Bird à une totale refonte de ses démos, au point qu’elle n’en gardera finalement que “Poison”, premier single de ce nouvel opus. Le reste sera le fruit d’une étroite et belle collaboration qui s’est amusée à reprendre les bases de “Quixotic”, pour les plonger dans un décor plus luxueux et feutré, aux angles plus arrondis et à une température prétexte à une sensualité décomplexée

Car, tout au long de cette douzaine de titres, l’Anglaise alterne les costumes de chanteuse de bar et de baba cool légère, prête à faire craquer son bustier sous le coup d’un pou-pou-pi-dou humaniste, comme à se laisser rouler dans l’herbe humide et pure de ces matins de printemps. Et plutôt que de la regarder, et risquer de passer à côté de délicieux moments, on se laisse aller, avec elle, à cette pop groovy et psyché, parfois joliment mélancolique (“Valentine”), faisant le grand écart entre le rétro et le futuriste, pour une majorité de titres absolument mémorables, à déguster lentement, et à la paille, jusqu’à la fin de l’été au moins

Ainsi, le fameux “Poison”, “Carnies”, “Baby Blue”, et “April Grove” sont autant de titres à consommer sans modération, pas moins que les sulfureux “Phoenix” et “Razor Tongue” (feat Money Mark à la basse) qui nous remémorent un passé plus lointain, quand Martina jetait sa voix sensuelle et tous ses charmes à la face d’un monde qui n’y voyait déjà pas une cause évidente de réchauffement climatique. En 2008, l’air de rien, la belle enfonce le clou, Dangermouse repart s’en prendre à Beck, et les deux nous laissent dans un monde bien différent de celui qu’ils ont trouvé. Pour le coup, on ne s’en plaindra pas..

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