Jazz Liberatorz – « Clin d’Oeil »

Jazz Liberatorz – « Clin d’Oeil »

Clin d'Oeil[Album]
21/01/2008
(Kif/Musicast)

Le nom de ce collectif très prometteur circule avec insistance depuis quelques temps, depuis que les Jazz Liberatorz (Dusty, Madhi, Damage) enchaînent les maxis en invitant régulièrement quelques Mcs incontournables outre Atlantique. Aloe Blacc, Wildchild, Declaime, T-Love ou Fat Lip sont par exemple de ceux qui auront trouvé en ce hip hop jazzy un terrain d’accueil chaleureux. La logique répond donc présente quand vient « Clin d’Oeil », un premier album forcément attendu par tous ceux qui auront laissé passer quelques notes de ce trio de la région parisienne entre leurs deux oreilles

Armés de leurs pioches, les Jazz Liberatorz creusent dans le passé de la musique noire américaine, et plus particulièrement dans le jazz dont ils ont su saisir et s’imprégner de l’énergie et de la diversité, pour rendre hommage aux golden years du hip hop. Une évidence qui se ressent jusque dans cette pochette, clin d’oeil à celles qui illustraient les sorties jazz fusion des années 70. Encore un signe que le trio ne lésine sur rien, y compris sur une production chaleureuse totalement en adéquation avec l’époque visée, sur le choix des samples comme de la manière de les enrichir d’instruments live (« Qidar »)

Un tel perfectionnisme et un groove omniprésent aussi efficace ne pouvaient s’avérer payants s’ils ne parvenaient pas une nouvelle fois à charmer quelques-uns des plus grands Mcs du genre. Ainsi, Sadat X se laisse porter par les rondeurs de « The Return », Buckshot saisie l’énergie de « Take Your Time » pour briller, Tre et Fat Lip (Pharcyde) font de l’équilibre sur les flûtes de « Ease My Mind », Stacy Epps semble aussi à l’aise sur « U Do » qu’auprès de MFDoom et Madlib, Apani B Fly rebondit sur la basse de « The Process » avec la même adresse que le jeune Tableeq » sur le downtempo « Indonesia »… Et cette chronique pourrait être sans fin tant l’excitation ne retombe jamais grâce aux autres collaborations de J Live, Asheru, Lizz Fields, Raashan Ahmad (Crown City Rockers), et J.Sands (Lone Catalysts)

« Clin d’Oeil » laisse donc subitement apparaître les réponses aux questions qu’on ne s’est peut-être jamais posées, laissant remonter à la surface toute l’histoire d’une grande partie de la musique de la moitié du 20ème siècle. C’est sûr, une fois ce disque bien écouté et digéré, il vous sera très difficile de dissocier soul, hip hop et jazz quand vous serez amenés à vous aventurer dans d’éternels débats nostalgiques au sujet de l’un des trois. Les Jazz Liberatorz ont ouvert en grand les robinets d’un hip hop qui remet un peu de baume au coeur, qui vous chatouille l’oreille au point de vous redonner le sourire. Nous qui râlions sur ces albums de rap cachant leur médiocrité derrière un ou deux tubes, nous voilà comblés, presque émus qu’il y en ait encore capables d’aligner quatorze pures pépites

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