Fuzz – ‘Fuzz’

Fuzz – ‘Fuzz’

Album / In The Red / 01.10.2013
Proto metal

Si Ty Segall n’avait pas été de tout temps productif, on aurait aisément pu penser qu’il alimente à la hâte le buzz qui le porte depuis maintenant quelques mois. Il n’en est rien, évidemment. Le californien a ça dans le sang, compose comme il respire, passe sa vie entre la scène et le studio, sans forcément avoir le temps de prendre la mesure de cette soudaine (mais méritée) médiatisation. C’est donc un peu plus d’un mois après son excellent opus acoustique “Sleeper” qu’il fait de nouveau parler de lui avec Fuzz: un énième projet né en 2011 en collaboration avec le guitariste Charles Moothart (Moonhearts, Ty Segall Band), qui a véritablement commencé à prendre forme l’an passé, à la sortie de deux singles (This Time I Got a Reason” et “Sleigh Ride”), et avant même l’arrivée du bassiste Roland Cosio. Non, votre esprit de déduction ne vous fait pas faux bond: c’est bien derrière les fûts que Ty Segall officie donc ici. Une manière comme une autre de varier les plaisirs, mais qui ne s’arrête pas là. En effet, musicalement, Fuzz n’a rien de garage, ni de punk rock. C’est plutôt du côté du heavy rock, du métal et du psyché que le trio évolue tout au long de ces (seulement) huit titres finalement qualifiés de proto-metal. Sombres jusqu’à en être parfois oppressants, ils nous replongent dans les sons de la fin des années 60 et du début des seventies, ceux d’un Black Sabbath enfumé et sous hallucinogènes (“Earthen Gate” et son imparable mélodie d’intro, “Loose Sutures”), d’un Jimi Hendrix ressuscité (“HazeMaze”, “Raise”), non sans coller quelques riffs bluesy (“One”), se replacer dans l’ambiance garage de San Francisco cher à Thee Oh Sees (“Sleigh Ride”, “Preacher”), et frapper l’album de la science mélodique d’un Ty Segall (l’excellent “What’s In My Head?”) transformant décidément tout ce qu’il touche en or. Chouette, vu la constance du bonhomme, il y a peu de risque que ca change…

“Sleigh Ride”, “What’s In My Head?”, “Loose Sutures”


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