Fugazi – “In On The Killtaker”

Fugazi – “In On The Killtaker”

fug180Album
(Dischord)
01/05/1993
Indie post hardcore

Alors qu’en 1993, certains n’hésitaient pas à s’autoproclamer “meilleur groupe du monde”, de l’autre côté de l’Atlantique Fugazi nous présentait son troisième album “In On The Killtaker”, initialement enregistré avec Steve Albini puis finalement confié aux mains et aux oreilles de Ted Niceley. Comme à chaque fois fourmilière de surprises et de nouveautés, le disque flirte avec la virtuosité, et le groupe de Washington DC nous entraîne dans un panel d’émotions aussi intenses que maîtrisées.

Les douze titres s’enchaînent à une vitesse folle, un son brut vient nous percuter le cortex dès les premières notes de “Facet Squared”, la marque de fabrique Fugazi est en marche, et c’est pied au plancher que “Public Witness Program” vient enfoncer le clou avec son refrain entêtant et sa rage punk. Tour à tour, Ian McKaye et Guy Picciotto nous délivrent alors l’énergie et l’efficacité émotionnelle de leur voix singulière, la synchronisation de leurs guitares est d’une cohésion rare, faisant de “Returning The Screw”, “Smallbox Champion” et “Rent It” des compositions tout simplement sublimes. “23 Beats Off” et sa longue complainte de larsens, comme “Sweet and Low”, titre instrumental à la rythmique hypnotique brillement portée par Joe Lally et Brendan Canty, s’y ajoutent. Ainsi, chaque morceau de “In On The Killtaker” vient répondre au précédent dans une maîtrise musicale où l’on comprend que rien n’est laissé au hasard. Nos oreilles sont constamment chahutées entre puissance et finesse, mélodies inoubliables et dissonances hypnotiques, cela jusqu’au bout de cet album conclu par un étonnant “Instrument” et un poignant “Last Chance For a Slow Dance”.

Bien qu’il soit difficile de graduer les efforts discographiques de Fugazi, tous uniques et remarquables, “In On The Killtaker” (remasterisé en 2004) ne porte toujours pas le poids du temps qui passe, et reste une œuvre culte à posséder absolument dans sa discothèque pour pouvoir en reparler encore dans dix ans. À noter également le magnifique travail graphique de Jem Cohen, compagnon de toujours, et ces quelques lignes (“I will not lie”) qui résument à merveille l’état d’esprit d’un combo légendaire au parcours musical et à l’intégrité irréprochables. Alors, qui est le meilleur groupe du monde?

Disponible sur
itunes15


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1 Commentaire
  • Pascalou
    Posté à 11:52h, 22 février Répondre

    C’était vraiment très intéressant…
    !-)

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