Courtney Barnett – ‘Sometimes I Sit And Think…’

Courtney Barnett – ‘Sometimes I Sit And Think…’

Album / Marathon Artists / 23.03.2015
Folk rock

Vous pardonnerez mon langage peu châtié, mais cette Courtney Barnett a le cul bordé de nouilles. En effet, rares sont les musiciens à pouvoir sortir un premier véritable album dans ce délicieux contexte mêlant à la fois sérénité, pression, et excitation du fait d’être impatiemment attendus. Alors que l’Australienne ne pouvait jusque-là se faire un nom que sur la foi d’un double Ep, elle sort ‘Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit’ dont le titre reflète pleinement son esprit empreint d’humilité, d’auto-dérision, et de légèreté. Parfois (trop) classique en apparence (‘Aqua Profunda!’), chacun de ces onze titres souligne la fraîcheur, la vivacité et la pureté de ce petit bout de femme de 26 ans capable de cracher son oeuvre avec la facilité et la nonchalance toute naturelle d’un songwriter de deux fois son âge. Ici, elle s’inspire de tout et de rien, d’elle comme de ces petites scénettes – banales ou un peu moins – de la vie quotidienne, pour souligner sa force d’observation et en faire des chansons drôles et attachantes, mais aussi assez variées pour que son disque s’écoute d’un trait, si ce n’est en boucle. Car en tout instant, dans ses sursauts électriques (‘Nobody Really Cares…’) comme dans ses ballades folk baignées de mélancolie (‘Depreston’, ‘Boxing Day Blues’), en passant par quelques poussées pop revigorantes (‘Elevator Operator’, ‘Dead Fox’) ou progressions marquantes (‘Kim’s Caravan’), Courtney Barnett laisse inlassablement parler son sens de la mélodie, tout au service d’une voix désormais considérée comme une des plus singulières du circuit. Puis il y a ces moments magiques ou le manque d’originalité du classicisme s’évapore soudainement pour ne laisser apparaître qu’un tube. Parce qu’il peut notamment compter sur l’énorme ‘Pedestrian At Best’ et le joliment nonchalant ‘An Illustration Of Loneliness’, ‘Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit’ invite sans surprise sa génitrice à venir batifoler en compagnie des acclamées Sharon Van Etten ou Angel Olsen. On n’en attendait pas moins.

‘Pedestrian At Best’, ‘An Illustration Of Loneliness’, ‘Dead Fox’, ‘Kim’s Caravan’


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