Birdy Nam Nam – “Manual For Successfull Rioting”

Birdy Nam Nam – “Manual For Successfull Rioting”

Manual For Successfull Rioting[Album]
12/01/2009
(Jive/Epic/Sony)

L’électronique française est-elle à ce point excitante, ou l’hexagone n’a t-il pas d’équivalent quand il s’agit de défendre son nouveau poulain? Sûrement un peu des deux, et peu importe la manière. 2007 aura consacré Justice, sur disque avant la scène, pour une traînée de poudre qui s’est étendue jusqu’à fin 2008. Inutile de conserver le suspens plus longtemps: 2009 sera l’année Birdy Nam Nam, ce quatuor de Dj/producteurs parisiens qui, non content de faire la plus grande unanimité sur la moindre scène qu’il foule, passe un nouveau cap avec “Manual For Successfull Rioting”, un nouvel album préférant cette fois l’efficacité dancefloor de la french touch aux rondeurs jazzies de The Herbaliser, et qui le voit quitter une sphère indépendante devenue trop étroite pour lui

Ainsi, on aurait parié le discours tronqué si Crazy B, Lil’ Mike, Need et Pone n’avaient pas annoncé l’événement par de multiples concerts sold out l’an passé. D’autant qu’on sait les maisons de disque, majors de surcroît, surdouées quand il s’agit de monter en épingle une nouvelle signature en laquelle elles croient plus que tout. Mais il en est autrement pour le public, qui lui ne ment pas. Ne restait ainsi plus qu’un seul défi à relever pour Birdy Nam Nam: offrir à “Manual For Successfull Rioting” toute cette force dancefloor qui fait fureur en live, tout en échappant à la linéarité de l’exercice, relative dans le pit, mais toujours plus impardonnable sur bande

Sauf que, fort de son originalité, Birdy Nam Nam a conservé tout le charme qui lui a permis d’amasser une incroyable fan base: la composition à huit mains et les platines comme seuls instruments. Ainsi, l’approche est la même, seule la couleur change, appuyée par la contribution émérite du très en vue Yuksek à la production. Ca ne fait pas de doute, l’évolution synthétique en laissera quelques-uns au tapis, les plus anti-parisianistes en premier lieu. Mais qu’importe, chez Birdy Nam Nam, seules les platines tournent en rond

Ainsi, après “Red Dawn Rising”, introduction-trait d’union avec un passé encore proche, la mise à feu claque et enfume. “Trans Boulogne Express”, titre kraftwerkien déjà largement dévoilé, s’en va parasiter les lumières de Versailles sans totalement s’y fondre, tout comme “War Paint” et la petite bombe “Worried”, tous deux intégralement recouverts d’une pression typiquement urbaine. Plus racés, “Bonne Nouvelle” tente brillamment une apostrophe punk rock, “Manual For Successfull Rioting” rappelle à qui veut bien l’entendre que la recette est toujours à base de scratch, “Shut Up ! (featuring Newcleus)” y va de sa booty bass, “Space Cadet Apology” et “Homosexuality” apportent au moment opportun la touche de douceur et la dose d’oxygène qu’il fallait

Quant au final “The Parachute Ending”, produit par Justice et flanqué de la banque de sons plus que reconnaissable du duo, n’en parlons pas, bien qu’il mérite beaucoup plus que de servir la soupe aux mauvaises langues peinant à digérer l’évolution drastique de leurs bien aimés. Ceux-là, Birdy Nam Nam s’en contrefout, fier qu’il est du plaisir qu’il s’est offert tout au long de ce nouvel album, imprégné d’un sentiment de liberté qui fait plaisir à entendre. Douze jours seulement ont amputé 2009, et voilà que quatre surdoués aux doigts de fée ont déjà tué le suspens de cette année electro..

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1 Commentaire
  • hezediel
    Posté à 20:47h, 28 décembre Répondre

    Vous avez oublié de mentionner la track : Love Your Enemy (Kill Your Friend) qui est (pour moi) la plus aboutie et qui nous propulse littéralement en orbite.

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