Big Ups – ‘Eighteen Hours Of Static’

Big Ups – ‘Eighteen Hours Of Static’

Album / Dead Labour / Tough Love / 13.01.2014
Post hardcore

On aurait toutes les raisons de taper sur un jeune groupe aux influences trop marquées, plus encore quand son modèle se nomme Fugazi, un mythe post hardcore qui, tout au long de sa carrière, a su cultiver son art et sa différence jusqu’à décrocher une rare unanimité. Seulement, Big Ups ne se contente pas de prendre la queue des courageux plagiaires. Habité par sa musique, authentique et spontané, le combo de Brooklyn jongle avec son énergie tout au long de ‘Eighteen Hours Of Static’, un premier album bipolaire qui redessine les préjugés sur cette banlieue branchée de New York, habituellement connue pour ses hordes de hipsters faussement négligés, squattant les pages des blogs du monde entier. Bien qu’influencé, et malgré un discours moralisateur maintes fois entendu, Big Ups est vrai lorsque, avec un culot incroyable, il balance son rock bruitiste et tendu agrémenté d’un ‘groove’ qui parvient sans peine à trouver sa place lorsque le morceau lui offre. C’est là, dans ce mélange aigre doux s’exprimant par à-coups, que les souvenirs du Dischord du début des années 90 surgissent sans gêne ni complexe. Preuve qu’ils leur vont bien au teint, c’est aussi là, plutôt que dans les titres ouvertement hardcore (‘Little Kid’, ‘Atheist Self-Help’, Fine Line’), que les new yorkais se montrent les plus convaincants. En attestent les excellents ‘Goes Black’, ‘Justice’ et ‘Disposer’ joués le couteau entre les dents, partagés entre couplets spoken world et refrains névrosés; le magnifique ‘Wool’ ou encore le dissonant ‘Grin’ dont le groove fugazien respectif remonte le temps jusqu’à se fondre dans un raffut cher à Minor Threat. Avec ce ‘Eighteen Hours Of Static’ instable mais cohérent, aussi crispé qu’urgent, Big Ups s’impose désormais naturellement parmi les groupes auquel il faudra désormais prêter une attention toute particulière. D’autant plus que, malgré sa jeunesse, il est loin d’avoir dévoilé tout son potentiel.

‘Goes Black’, ‘Justice’, ‘Wool’


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