Girl Band – ‘Holding Hands With Jamie’

Girl Band – ‘Holding Hands With Jamie’

Album / Rough Trade / 25.09.2015
Post punk noisy

Détachés du peloton des groupes irlandais depuis leur intrigante reprise du tube techno de Blawan, ‘Why They Hide Their Bodies Under My Garage ?’, les dublinois de Girl Band ont commencé à susciter de premiers émois il y a deux ans. D’un œil, on a alors commencé à suivre le tracé de leurs lives ébouriffants, puis on s’est vite penché sur ‘The Early Years’, compilation prometteuse de leurs premiers singles qui s’échangeait à prix d’or aux quatre coins de l’Irlande. Après ces quelques marques d’éclat, le groupe livre aujourd’hui son premier album, ‘Holding Hands With Jamie’. Derrière ce titre en forme d’hommage à son ingénieur du son, Girl Band érige un opus marqué par la noise de Chicago (on pense parfois à The Jesus Lizard), de Minneapolis (le label Noise Amphetamine Reptile notamment), le post-punk, mais aussi par beaucoup d’emprunts à la musique électronique.

Si, à l’époque de sa sortie, l’exercice de reprise du morceau de Blawan pouvait avoir des allures de blague potache décidée entre deux pintes de Guinness, son influence et sa structure semblent s’être introduits de manière insidieuse dans chacun des instruments du groupe, jusqu’à en devenir l’une des fondations. Depuis cette guitare répétitive et réticente à toute forme de mélodie, qui oscille entre éclatements (‘Paul’) et dérapages bruitistes, jusqu’à cette batterie dictatoriale qui nous envoie au bord d’un dancefloor qu’on croyait jusque-là inaccessible, Girl Band nous raconte comment il aimerait vous faire danser, avec les mauvais outils et les bonnes intentions. Pas franchement aidé dans sa tâche par la voix de son chanteur Dara Kiely qui a consacré tous ses textes et son énergie vocale à une rupture récente et à son cerveau accablé de chagrin, le quatuor s’applique à construire, au milieu de cette passionnante cacophonie, sa propre personnalité, entre pas de travers et allégeance aux anciens, dans un des plus beaux déraillements de l’année.

‘Umbongo’, ‘Paul’, ‘Texting An Alien’, ‘The Witch Dr.’


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