Ghostpoet – ‘Shedding Skin’

Ghostpoet – ‘Shedding Skin’

Album / Pias / 02.03.2015
Hip pop

Depuis 2011 et la sortie très prometteuse de son premier album ‘Peanut Butter Blues & Melancholy Jam‘, on assiste à la douce – mais sûre – ascension de Ghostpoet, ce londonien à qui on a volontiers cédé les clés de l’héritage laissé par la génération Roots Manuva. Inspirée, singulière, abreuvée en continu par tout le patrimoine musical de la Perfide Albion, et constamment sous la pression des éternelles comparaisons, celle-ci ne peut se permettre de faire du surplace: elle avance ou se fait oublier. Obaro Ejimiwe l’a bien compris et le prouve tout au long de ‘Shedding Skin’, un nouvel album imprégné d’une patte désormais reconnaissable, et pour la première fois de l’apport de ses musiciens live, ici omniprésents. En résultent des compositions plus chaleureuses et organiques qui tissent un disque cohérent malgré les nombreuses interventions vocales (Lucy Rose, Etta Bond, Melanie De Biasio, Paul Smith de Maximo Park…) et une réelle diversité. Car, quand il ne se montre pas prévisible malgré tout (‘Off Peak Dreams’), Ghostpoet pioche ici généreusement dans la pop (‘Yes I Helped You Pack’, ‘Better Not Butter’) et le trip hop (même vieillissant sur ‘That Ring Down The Drain Kind of Feeling’) pour nourrir ce hip hop qu’il prend soin d’emmener plus loin à chacun de ses albums, quitte à parfois manquer l’arrêt. En effet, porté par sa voix hésitant très souvent entre flow et chant, Ejimiwe parvient au mieux à dépayser (le joli titre éponyme rappelant le côté hypnotique de Fink, le final ‘Nothing In The Way’ majoritairement soutenu par un piano des cordes), au pire à draguer trop ouvertement le grand public (‘X Marks The Spot’, ‘Sorry My Love, Its You Not Me’). Seulement l’Anglais, à défaut d’être révolutionnaire, peut toujours compter sur l’approche à fois consciente et intelligente de sa musique pour garder intacte son intégrité.

‘Be Right Back, Moving House’, ‘Shedding Skin’, ‘Nothing In The Way’


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1 Commentaire
  • micamica
    Posté à 21:58h, 28 février Répondre

    Un nouvel album plus doux que les 2 premiers. Les featuring se marient parfaitement à la voix du “poète”. Des rythmes et des lyrics qui restent dans la tête, du trip-hop, du hip-hop et ce phrasé génial d’Ejimiwe… J’ai adoré !

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