Ghostface Killah – ‘Twelve Reasons To Die II’

Ghostface Killah – ‘Twelve Reasons To Die II’

Album / Linear Labs / 10.06.2015
Hip hop

Alors qu’aux quatre coins du monde, quelques hordes de fans hardcore du Wu Tang jettent dans de grands brasiers les derniers exemplaires de ‘A Better Tomorrow‘, Ghostface Killah poursuit son bonhomme de chemin en bon stakhanoviste, plein de projets appliqués et de collaborations judicieuses. De retour aux cotés du producteur Adrian Younge pour le deuxième volet de ‘Twelve Reasons To Die‘, le rappeur new-yorkais reprend les traits de Tony Starks, son alter ego assassiné par la famille mafieuse des De Lucas, toujours aussi déterminé à se venger de ses anciens commanditaires après être rené de ses cendres.

Pour parvenir à ses fins, Tony/Ghostface poursuit sur la lancée du premier volet, et pose son flow consciencieux sur les productions délicates d’Adrian Younge, toute marquée d’un souffle rouge sang ou Ennio Morricone répond aux soundtracks les plus frappantes du Giallo italien. Loin de la fascination habituelle du Wu-Tang pour l’Orient, le jeune producteur réveille, sans le savoir, tout un pan de l’histoire du groupe. Aux cotés de Raekwon et RZA, que l’on retrouve aux quatre coins de l’album, on assiste à une lente résurrection, des retrouvailles dépouillées de toutes les mesquineries et autres conflits qui ont pu miner le groupe depuis de nombreuses années maintenant. Loin du tumulte, on découvre ici une oasis, un petit bout de Wu-Tang ou l’alchimie apparaît de nouveau, transportée depuis une basse fugace (‘Get The Money’) jusqu’à un orgue profond (‘Let’s The Record Spin’) et quelques notes de clavecin (‘Blackout’).

Comme son prédécesseur, ‘Twelve Reasons To Die II’ pourrait avoir des allures de récréation nostalgique au premier abord. Il n’en est rien. Sous couvert de sa facétie, il est en réalité une autre voie, une cure de jouvence pour des rappeurs ensevelis sous un nom dont ils ne parviennent plus à se débarrasser. A l’abri des embrouilles, ils regagnent le temps de quelques morceaux tous leurs galons, en cela bien aidé par le bon goût d’Adrian Younge.

‘Return Of The Savage’, ‘Get The Money’, ‘Let The Record Spin’, ‘Blackout’


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