Get Well Soon – “The Scarlet Beast O’Seven Heads”

Get Well Soon – “The Scarlet Beast O’Seven Heads”

get180Album
(City Slang)
27/08/2012
Pop symphonique

Get Well Soon est de ces acteurs de la musique contemporaine qui marient classe, intelligence et maturité avec un tel brio qu’ils n’ont pas tardé à s’inviter dans la cour de jeux de l’étage supérieur. Le temps de deux albums en effet, Konstantin Gropper est devenu un songwritter épié et apprécié pour sa jolie manie de toujours tenter de sublimer sa pop sans jamais la dénaturer ou l’affubler de superficialité. Tout y est pensé, tout est fait dans le bon ordre, dans le bon sens surtout, sans précipitation ni faute de goût. Alors même qu’il vient de le présenter à Rock en Seine entouré de l’orchestre philharmonique d’Ile de France, “The Scarlet Beast O’Seven Heads” a donc la difficile tâche de faire perdurer cette faculté à servir au mieux la musique. D’obédience plutôt sombre malgré quelques morceaux étonnement enjoués (“A Gallows”), parfois même oppressante comme en atteste le choix de certains titres (“Let Me Check My Mayan Calendar”), l’album cache en son sein quelques perles qui se détachent naturellement. Portées par la qualité d’écriture, d’orchestration, d’arrangement, ainsi qu’une certaine humilité, elles remplissent pleinement leur rôle (“Just Like Henry Darger”, “Courage, Tiger”, “The World’s Worst Shrink”). Pourtant, à moins que ce soit notre exigence qui se décuple avec le temps ou l’effet de surprise qui s’amenuise, ce troisième disque peine à passionner sur la longueur. En effet, à trop vouloir bien faire, en multipliant les couches, Gropper frôle l’excès, pousse son désir de perfection jusqu’à tomber dans l’opulence, et accouche d’un album qui finalement y perd un peu de cette spontanéité indispensable pour embarquer son auditoire (“The Last Days Of Rome”, “The Kids Today”). Bien que certains d’avoir affaire ici à un bel album, on se contentera donc, au mieux d’y faire un tri pour l’écourter, au pire de seulement le survoler avec une attention toute aléatoire. Presque une insulte au regard de la prestation et du lourd travail accompli, mais la preuve que même les plus inspirés et appliqués des songwritters ne sont pas exempts de remise en question.

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2 Commentaires
  • xalsr
    Posté à 21:52h, 12 septembre Répondre

    c’est simplement de la négligence et de la fainéantise qui vous fait le “survoler”. En fait, l’album est trop riche pour vous, car pouvoir l’apprécier à sa juste valeur, il faut l’écouter, l’écouter encore, l’écouter encore et encore… pour découvrir de nouveaux horizons, et enfin découvrir que cet album est réellement exceptionnel… tant pis pour vous, vous manquez un chef d’oeuvre mais parfois il faut savoir passer du temps à écouter pour y dénicher les vrais perles du genre.
    Celui-ci en est un.

  • Maxime
    Posté à 21:41h, 22 octobre Répondre

    Étonnant point de vue en effet. Pas un mot sur “Roland, I feel you” qui plus est… Une des plus belles pièces pop qu’il m’ait été donné d’entendre. Ce chant tendre et puissant de Gropper, ces chœurs célestes, cette trompette wah-wah au son chaud, cette orchestration incroyable qui monte en intensité jusqu’au final tout en douceur avec ces quelques notes de clavecin… Et pas un seul mot sur ce bijou dans la chronique ? Voilà qui est réparé.

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