Gallops – “Yours Sincerely, Dr Hardcore”

Gallops – “Yours Sincerely, Dr Hardcore”

gallops180Album
(Blood & Biscuits)
11/02/2012
Math rock electronica

Gallops a joué avec le feu. Auteur d’un excellent premier Ep à l’été 2010, le combo britannique aurait alors très bien pu se précipiter, se lancer têtes baissées sur la voie grande ouverte par Battles, au moment même ou Stanier et sa bande – comme le math rock en général – avait particulièrement le vent en poupe. Plutôt que cela, ces jeunes gallois ont préféré la sagesse en prenant le recul nécessaire pour signer un premier album digne et réfléchi, exploitant à son avantage les atouts non négligeables affichés par la bande dès ses débuts. En 2012 encore, efficacité, tension, dynamiques, précision et technique, au beau milieu d’une approche à la fois math rock, post rock et electronica, fusionnent donc en un registre à la fois personnel et des plus captivants. Et pour cause, loin d’être un énième rejeton de Battles malgré ce que pourrait laisser croire quelques titres (le single “Jeff Leopard”, “Lasers”), Gallops possède assez d’arguments dans sa besace pour s’autoproclamer gardien de sa propre cours. Ainsi, au fil de ces dix titres, et toujours avec brio, on l’entend mettre l’accent sur l’ambiance en privilégiant profondeur et grands espaces (“Astaroth”), s’offrir de véritables montées en puissance et intensité (“Hongliday”), marier la mélodie à une certaine sensibilité dancefloor (“Rhythm Is a Misery”), puis mélanger les cartes d’un titre à l’autre pour revoir les associations. Alors, mélodie et intensité font bon ménage sur “G Is For Jaile”, avant que tout soit finalement remisé dans “Crutches”, pot commun dépassant les dix minutes et laissant en guise de final une indéniable impression de savoir faire aussi complet que maitrisé. Bien à sa place sur le label Blood & Biscuits, coincé quelque part entre la complexité de Three Trapped Tigers et les élans pop de Tall Ships, “Yours Sincerely, Dr Hardcore” ouvre définitivement à Gallops le champ des possibles. Reste plus désormais qu’à débrider la machine mais cela, le temps et l’expérience s’en chargeront volontiers.

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1 Commentaire
  • manu Chaput
    Posté à 23:36h, 09 janvier Répondre

    Après avoir adoré le premier maxi, j’attendais énormément du passage au LP.
    Ils ont pris pas mal de temps finalement… peut être trop!
    Je ne retrouve plus la fougue, la folie, le déterminisme naïf de cet EP.
    Le disque, malgré des ambiances assez différentes entres les différents morceaux, je trouve ce disque ennuyeux.
    La maîtrise est là, il y a des idées, c’est indéniable, mais le tout est réalisé avec une telle efficacité que j’ai l’impression d’écouter un exercice de style.
    Du coup, on baigne dans un espèce d’ennui céphalique, certes esthétique mais d’une platitude proche de la Beauce au point de ne pas se rappeler la mélodie du morceau sitôt celui ci terminé. Mention spéciale tout de m^me pour “Bromden” qui ressort du lot.

    Un bon plat bien réchauffé c’est super bon le sur lendemain, du math/électro/rock beaucoup moins.

    Dômmage

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