Fool’s Gold – « Fool’s Gold »

Fool’s Gold – « Fool’s Gold »

fools180Album
(Cinq 7)
18/01/2010
Tropiques électriques

On le sait depuis un bail: le doux climat californien a inévitablement des répercussions sur les musiciens du coin, souvent plus légers et plus funs que n’importe ou ailleurs aux Etats Unis. De là à se transposer en Afrique, certains n’ont pas hésité à franchir le pas. En bénéficiant de l’ouverture médiatique offerte par Vampire Weekend – qui n’y trempe qu’un orteil, côte opposée oblige – Fool’s Gold y met franchement les deux pieds. Faite d’influences éthiopiennes des seventies, de pop à 30°C, et d’une touche de krautrock, sa musique serait à même d’en faire un des phénomènes de l’année 2010.

Ça, c’est le buzz qui le dit. Parce que, sans forcément le faire mentir, la réalité est un tantinet différente. Si le combo peut se vanter de son originalité à jouer sur des instruments faits main, d’avoir naturellement attiré à lui le personnel adéquat (musiciens de Foreign Born, The Fall, We Are Scientists…), et d’atteindre souvent son but dans sa quête de mélodies totalement indélébiles, il ne peut en revanche éviter quelques lourdeurs, fatales aux huit titres de ce premier album éponyme. Parmi elles, le chant en hébreu qui passe (« The World Is All There Is ») ou casse (« Nadine », « Ha Dvash », « Momentary Shelter »), et détache définitivement cette étiquette indie rock dont on voulait nous convaincre pour rameuter le bobo lambda, déjà bien préparé par les écoutes répétées de Vampire Weekend et du « Something Good Can Work » de Two Door Cinema Club.

Mais Fool’s Gold va beaucoup plus loin que ses concurrents du moment, transpire la bonne humeur et la générosité du continent africain, jusqu’à faire immédiatement oublier les quelques bémols de son oeuvre dès qu’il adresse les meilleures invitations à son univers. Sur disque, comme certainement sur scène, on retiendra donc indiscutablement de cette bande de joyeux drilles les deux ou trois piliers les plus communicatifs de son album: l’épicé « Poseidon », le tourbillon instrumental « Night Dancing », mais surtout – et loin devant – l’ouverture « Surprise Hotel » au potentiel fédérateur incroyable (clip ci-dessous). Les californiens ne font donc pas carton plein, mais ont le mérite d’amener couleur et fraîcheur à une scène musicale depuis longtemps trop terne. À défaut de savoir danser, Fool’s Gold pourrait quand même sévèrement vous remuer.

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