FluiD – “Duality”

FluiD – “Duality”

fluid180Album
(Alrealon)
01/02/2011
Hip hop dub indus

Originaire de Los Angeles où il a mis sur pied de nombreux projets musicaux restés très confidentiels, Christophe G. aka FluiD s’est ensuite expatrié à Chicago, terre noise qui – à en croire ce premier album – ne l’aura pas laissé indifférent. Adepte d’un large métissage musical allant de la techno au métal en passant par le jazz, la noise, le hip hop, le dub ou l’indus, le musicien/producteur affiche ici comme seule ligne directrice une affection toute particulière pour un univers sombre, glacial, quasi apocalyptique, le même qu’on retrouvait chez Techno Animal ou Sand, et qu’on entend encore chez Scorn, Dub Trio, The Bug, ou Dalek. En 10 titres, FluiD réduit donc en miettes les chapelles musicales pour forger, composition après composition, un univers très personnel et passionnant, réveillant de nouveau en nous cette excitation récurrente dans les années 90, époque où les plus barrés des producteurs hip hop s’amusaient avec brio à rivaliser avec les groupes de rock les plus marginaux (les introductifs “DH-1” et “AIC”). Basses décapantes, beats pachydermiques, guitares noisy et arrangements aussi grossiers que pointilleux sont donc les piliers de ce chantier prometteur, que l’auditeur voit progressivement s’ériger au fil des secondes. Là, à mi-chemin, on se dit que FluiD aurait sa place sur un label de la trempe de Jarring Effects, histoire de donner une leçon d’inspiration aux producteurs maison dont le hip hop se révèle trop souvent trop propre et timide. Du coup, c’est plutôt vers les premiers méfaits de Picore, dont on retrouve ici quelques similitudes dub indus (“Iron Communique” feat Black Saturn), qu’il faut aller chercher l’affiliation. Mais une fois encore, alors qu’on pensait avoir cerné la chose, le chicagoan prend le temps de dévoiler la diversité de son oeuvre, laisse redescendre la pression via un “Dread Futures” plus sage et planant, se fait plus electro sur un “Disrupting The Ghost” décoré de samples vocaux orientaux, puis reprend des hauteurs concrètement métal sur “Froz’n II” arrachant par la même occasion toute la fin de ce disque à un essoufflement de plus en plus présent. Reste que, en excellent  artisan, FluiD a fait de son chantier un joli monument conseillé à tous les adeptes d’expérimentations musicales accessibles.

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