El Baron Brissetti – « Woodpecka Shoes »

El Baron Brissetti – « Woodpecka Shoes »

Woodpecka Shoes[Album]
19/06/2006
(Discordian/Productions Spéciales)

Je ne sais plus qui a dit que si New Order n’avait pas enregistré « Blue Monday » un beau jour de 1983, les rockers n’auraient sans doute jamais écouté autre chose que du rock. Et c’est sans doute vrai. Du moins, jusqu’à ce qu’ils ne tombent 23 ans plus tard sur ce « Woodpecka Shoes » de El Barön Brissetti

Car sous cet inquiétant pseudo, à mi-chemin entre aristocratie douteuse et famille mafieuse, se planque un duo de fines gâchettes. Ces deux-là vous dégommeraient un rockeur récalcitrant du dancefloor à cent pas, et les yeux fermés

Affûtant leurs premières armes au sein d’un groupe de noisy-pop énervée au début des 90’s, ces batteur et bassiste d’origine s’intéressent de plus en plus aux machines et à la production dans leur second groupe. Quelques années et un split plus tard, le duo se retrouve entre quatre yeux avec des bribes de morceaux et beaucoup de boucles qui tabassent… C’était le moment idéal pour ressortir les bécanes, lustrer les vieux claviers, et régurgiter ces années passées à écouter l’ancienne école (New Order, Kraftwerk, Bauhaus, Front 242…) et la nouvelle (Ellen Allien, Propellerheads, Mr Oizo, Swayzak, Miss Kittin, L.C.D Soundsystem…), bref, tous ces gens qui savent faire pogotter samplers et boîtes à rythmes

Pas facile donc de coller une étiquette précise sur la musique de ces deux loustics. On y trouve un condensé très personnel de ce qui s’est fait de plus efficace ces vingt dernières années: les basses élastiques de l’electro-funk, les nappes glacées de la cold wave, l’énergie du punk, le fun de la house, la rigueur de l’indus, les break beats meurtriers du hip hop old school ou les bidouillages du dub… La seule certitude, c’est que vous danserez. Que ce soit sur des hymnes punks discoïdes ou sur des montées d’acides punkisantes –appelez ça comme bon vous semblera

EL B. B. est en plus du genre à incruster ses potes. Et vu qu’ils ont quelques connexions dans le milieu, ils s’offrent une belle brochette d’invités comme beaucoup en rêveraient. Julien et Pitch du groupe Idem viennent ainsi pousser la gueulante sur le robotique « My Poney Funk », Jamika fait une infidélité à Zenzile sur l’ultra-sensuel « ZZ T Girl », Kham (Lo’Jo) fait ronfler sa contrebasse sur « Stretch Of Sea », et l’anglais MC Aurelius (de Lotek Hi-Fi) débite ses rimes sur l’entêtant « Ego »… A y réfléchir, ce « Woodpecka Shoes » ressemble à s’y méprendre à l’image qu’on se fait d’une bonne grosse teuf, le volume à donf, et tous les bras en l’air! Et pour le même prix, EL B. B. a même inclus le bad trip de fin de soirée pour clôturer l’album avec « Chick Chicken Space »..

Vous l’aurez compris, El Barön Brissetti n’est pas le genre de groupe à inviter dans votre salon ni sur votre platine si vous voulez garder votre moquette impeccable… Mais, dans le fond, à quoi ça sert, une moquette impeccable?!

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