Burn To Shine – « Seattle, WA »

Burn To Shine – « Seattle, WA »

Seattle, WA[DVD]
01/02/2008
(Trixie/Import)

On avait laissé Brendan Canty (Fugazi) et Christopher Green, les deux mentors du projet « Burn To Shine », à Portland, il y a maintenant presque deux ans. Depuis, ils n’ont pas chômé, se sont arrêtés à Louisville pour un quatrième volume qui n’a pas encore vu le jour, puis se sont remis en quête d’une nouvelle maison vouée à la destruction, qui puisse accueillir les meilleurs groupes de la ville en question, pour les filmer tous en un jour. Tel est le concept de la série. C’est donc à Seattle qu’ils ont atterri, bien épaulés par Benjamin Gibbard (Death Cab For Cutie, The Postal Service) qui s’est lui-même chargé de rameuter les meilleurs représentants de sa « bourgade »

Nombreux sont une nouvelle fois ceux à s’être pliés volontiers à cet exercice, bon enfant en apparence, mais loin d’être facile. Car filmer un seul morceau de ces quatorze groupes, le temps que les aiguilles de l’horloge ne fasse qu’un tour, nécessite que chacun d’eux ne multiplient pas les prises. « Burn To Shine », c’est donc du simultané, sans doute de la prise directe, une ambiance répétition plus que concert, ou chaque musicien affichant souvent une aisance naturelle se doit d’être au rendez-vous pour ne pas compromettre le fil rouge du projet. D’autant plus que l’équipe technique maîtrise son sujet à la perfection, du son aussi parfait que si vous y étiez, à l’image, portée par la sensibilité d’un oeil qui a toujours baigné dans la musique, sachant comment l’aborder, tout en rappelant le contexte avec finesse (ces prises de vue à travers la vitre)..

C’est donc de divers horizons que proviennent tous les acteurs de ce cinquième volume. Ici, la pop (cuivrée de Harvey Danger), le folk (Dave Bazan de Pedro The Lion), l’indie (The Cave Singers, The Can’t See, Jesse Sykes And The Sweet Hereafter), le rock (The Long Winters), le stoner (Kinski), ou la noise (Triumph Of Lethargy Skinned Alive To Death) sont regroupés sous un même toit avec, comme seul but, de communiquer leur émotion au téléspectateur averti. Mais de tous, et même si les producteurs de cette série ne tombent jamais dans le ratissage pour remplir leur galette, quelques-uns sortent logiquement du lot. C’est le cas de Spook The Horse et de sa pop à mi-chemin entre Band Of Horses et Okkervil River, du folk charmant de Tiny Vipers dont les décrochés de voix ne sont pas sans rappeler Bjork et Joanna Newsom, du hip hop de Blue Scholars (groupe Rawkus), du rock de Minus The Bear, ou de l’hôte du jour, Benjamin Gibbard, si doué pour nous embarquer de sa belle voix dans les mélodies de sa guitare acoustique

Chaque étape de « Burn To Shine » est un témoignage passionnant, une photographie très réussie d’une scène musicale locale. Seattle ne fait pas exception à la règle et, au même titre que les précédentes villes qui se seront retrouvées dans le viseur de l’équipe, dévoile une richesse souvent sous-estimée. L’oeil de la caméra sert donc merveilleusement la diversité musicale, non sans provoquer une certaine nostalgie d’un lieu qui, même s’il ne nous a jamais été familier, aura su se rendre mémorable. Pour les curieux, les oreilles avides de découvertes, les yeux sensibles aux belles images, pour ceux qui devraient être mille fois plus nombreux… Disponible chez tous les bons disquaires spécialisés

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