Disappears – “Pre Language”

Disappears – “Pre Language”

disa180Album
(Kranky)
27/02/2012
Indie rock

Disappears n’aura eu guère besoin de plus de deux albums pour figurer parmi ces groupes auréolés d’une crédibilité et d’une authenticité sans faille. Peut être la juste récompense de l’expérience acquise au fil des ans, comme de l’héritage laissé par la riche et solide scène indie de Chicago, berceau du quatuor. Particulièrement remarqué à la sortie de son album “Guider” il y a tout juste un an, le combo revient rapidement exploiter sa nouvelle arme en la personne de Steve Shelley, batteur de Sonic Youth, qui pour la première fois depuis son intégration a pris part au processus de composition. Puisant comme à son habitude dans tous les recoins sombres du rock, du garage au krautrock en passant par le punk, le shoegaze, et la noise, Disappears érige un troisième album remarquable, enregistré dans l’antre du mythe précité (Echo Canyon West Studio), et mixé par John Congleton. Consolidé au cours des mois de tournée qui l’ont précédé, “Pre Language” affiche alors sans attendre toute la détermination de géniteurs qui ont cette fois choisi un angle de composition plus propre, plus lumineux, parfois plus mélodique (l’excellent titre éponyme), tout en conservant ce qui a toujours fait leur marque de fabrique: la répétition et le minimalisme qui – bien que captivants – flirtent parfois avec l’hypnose (“Joa”), mais aussi cette capacité à opter de temps à autres pour une ambiance malsaine et menaçante, presque sadique tant elle sait s’installer discrètement (“All Gone White”). C’est d’ailleurs tout cet acquis qui ne manque pas de se rappeler aux bons souvenirs des fidèles dès “Replicate” qui donne le ton pour mieux trouver échos plus tard au fil de l’album. Ainsi, avec une constance jamais barbante, le rythme – ferme, assuré mais délicat – s’ancre dans le sol à chaque coup de caisse claire, la basse fait vrombir le moindre de nos organes, avant que les riffs de guitares ne s’amusent à les lacérer, doucement mais sûrement, à l’image de l’affirmation galopante des quatre chirurgiens de Disappears qui, pour beaucoup, seront là une réelle apparition.

En écoute

Disponible sur
itunes28


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