Darkel – « s/t 80 »

Darkel – « s/t 80 »

s/t[Album]
18/09/2006
(Source Etc/Emi)

Rarement le duo Air n’aura été sous les feux de l’actualité sans signer de disque à son nom. À peine sorti de la composition du récent album de Charlotte Gainsbourg, Jean Benoit Dunckel lâche un temps son acolyte pour la sortie de son opus solo sous le nom de Darkel, accueilli par le label Source Etc, résurrection de la structure ayant hébergé jadis les premières expériences discographiques de son projet phare

Plus qu’un side project, cette aventure solitaire permet au versaillais d’utiliser quelques idées, glanées au long de la dernière décennie, qui, parce que trop personnelles (« TV Destroy », « Earth »), bizarres ou trop achevées, n’ont pas contribué à l’oeuvre de Air. Le point de départ de ce premier opus éponyme ne fut autre que la construction de son propre studio, le Prototyp Recording Studio, qui l’a aidé à se plonger dans son propre univers, à le perfectionner, pour qu’au final l’homme et la machine ne fassent qu’un, au point que cela s’entende tout au long de ces dix titres. Car s’il en est un fil conducteur, c’est bien ce paradoxe entre Dunckel, amoureux des sons analogiques, et l’utilisation des nouvelles technologies, qui donne à ce disque une vraie légèreté (« At The End Of The Sky »), un fond rétro pop (« My Own Sun », « Beautiful Women ») bourré de belles mélodies et de superbes harmonies (« Be My Friend », « How Brave You Are »), et une forme très contemporaine aidée de nombreux filtres et effets. Du coup, « Darkel » est à l’image de son géniteur, dans son monde, comme dans une bulle qui ne fait que rebondir sur les modes sans jamais s’y échouer, préservant ses émotions de la brutalité du monde extérieur

L’émotion, le mot est lâché. Car c’est bien tout le leitmotiv de ce disque, cherchant à faire frissonner l’auditeur par la beauté des notes, mais aussi à le déstabiliser avec cette voix incomparable, presque androgyne qui, dans un premier temps, nous a surpris à chercher le nom de cette chanteuse de temps à autre invitée (« Pearl »). Clairement, Darkel, mixé par Stephane Briat (« Moon Safari ») est un disque de son époque qui, bien que différent, ne pourra que séduire les aficionados de Air (« Some Men »). Mais peut être pas aussi longtemps. Quoique..

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