Daft Punk – « Tron: Legacy »

Daft Punk – « Tron: Legacy »

tron180Album
(EMI)
06/12/2010
Past meets future

La sortie de « Tron: Legacy » est un double évènement. Pour les cinéphiles, il est la suite du classique de science-fiction sorti vingt huit ans plus tôt. Pour tous les autres, il marque le grand et très attendu retour de Daft Punk. Le duo n’ayant plus rien sorti de nouveau depuis son inégal « Human After All » en 2005, la récente vague French Touch 2.0 n’ayant ensuite cessé de le placer dans toutes les discussions électroniques, le retour aux affaires de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo était plus ou moins écrit. Ne restait plus qu’à attendre pour que, une fois de plus, le mythe Daft Punk retrouve son éclat. Car, bien que les années passent et que les modes changent, les deux versaillais suscitent toujours autant de passion, quelle que soit la chapelle musicale qu’on daigne défendre le mors aux dents.

Gardons les pieds sur terre cependant: « Tron: Legacy » reste et restera une bande originale, avec les contraintes et concessions que l’exercice impose, et la difficulté pour tout chroniqueur de saisir tout l’impact de la musique quand elle est détachée de l’image. Mais contrairement à la grande majorité de musiciens s’étant déjà lancé dans ce genre de projet, Daft Punk va jusqu’à donner envie de voir le film pour qu’on puisse l’écouter au cinéma. Et c’est là que tout son génie parle. Ici, rien qui se rapproche de « Around The World », « Harder, Better, Faster, Stronger » ou « One More Time ». On vous le répète: cet album est une B.O. A force de titres courts, parfois grandiloquents, souvent majestueux, plus proches de la musique classique que de toute autre chose (« Adagio For Tron » et « Arrival » pour les plus frissonnants), il tisse une atmosphère capable de coudre deux époques bien différentes et, pour y parvenir, exploite au mieux les 85 musiciens mis à la disposition de ses géniteurs.

D’abord intense et pesant (« Recognizer », « Arena », « Rinzler »), subtilement mélancolique (« The Grid », « Outlands »), Daft Punk entraine sans mal son public au plus profond d’une nouvelle oeuvre qui le surprendra par son introversion tant elle se plait à ne jamais jeter toutes ses armes dans la bataille. C’est alors qu’il livre ce que tout le monde attendait de ce disque au prime abord: de nouvelles élucubrations électroniques. On y aura droit durant une petite dizaine de minutes bien trop courtes (« End Of Line », « Derezzed », « End Titles ») mais qui auront le rôle primordial d’incarner une seconde moitié majoritairement composée à armes égales (« Fall », « Solar Sailer », « Disc Wars »). Une fois le tout avalé, l’aisance tout-terrain de ces maestros de la musique électronique fascine autant qu’elle interloque. Pourtant, la performance ne parvient jamais à totalement effacer le véritable statut de ce disque: celui d’une bande originale qui, comme les autres, ne sera pas écoutée en boucle. Contrairement à un prochain album qu’on espère désormais plus fortement encore…

En écoute





Disponible sur
itunes3


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1 Commentaire
  • Tweek
    Posté à 23:54h, 05 décembre Répondre

    ça donne envie de voir le film tout ça…

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