Conger! Conger! – ‘This Is a White Album’

Conger! Conger! – ‘This Is a White Album’

Album / Autoproduit / 01.02.2017
Indie rock

En réinjectant les quatre titres de son dernier E.P. au sein de ce nouvel album copieux, Conger ! Conger ! prolonge sa longue discographie. Et les dix huit fragments qui font l’essence de ‘This Is A White Album’ prouvent que les marseillais n’ont pas changé de fusil d’épaule. Toujours ouverts, ils plongent sans complexe dans un rock au spectre large et métissé, sans se soucier des tendances, en laissant libre court à leurs inspirations du moment.

‘This Is A White Album’ apparait donc comme un champ d’explorations. On y retrouve toute la verve du groupe quand il est question de libérer son énergie instinctive (‘A Road’, ‘Swill’, ‘Pulsate’), sa facette plus enragée (‘Give Us The Poison’, ‘Call Me Paul’, ‘Out From Heaven’), mais aussi avec bonheur son côté le plus tordu (‘Words’, ‘Awa’ et ‘Hatch’ déjà entendus sur le précédent E.P.) dans une délicieuse similitude avec l’esprit Q and Not U. Puis, comme à l’accoutumée, les phocéens ouvrent des parenthèses dans des registres différents, tantôt minimalistes et poignants avec ‘A Place’, ou plus popisants sur ‘Raining Light’, ‘I’m The Man’ – sublime pièce revisitée avec brio dans une version plus folk –  et le plus éthéré ‘The Greyman’. Et comme si cela ne suffisait pas, le trio se tortille aussi dans des approches électroniques avec les hypnotiques ‘Annoying’ et ‘Clouds’.

Du coup, à l’image de tous les longs formats du trio, ‘This Is A White Album’ déploie un horizon immense, mais qui parfois peut rendre son suivi trop décousu dans cette multitude de propositions sans ligne directrice claire, au risque d’en affaiblir la cohésion d’ensemble. Mais on aime Conger ! Conger ! pour sa résistance au temps, son insatiable opiniâtreté, l’honnêteté qui transpire de son invariable audace, souvent heureuse et efficace, et pour sa liberté de mouvement. Ces mecs là font preuve d’ouverture, jouent bien et prennent des risques à chacune de leurs sorties. C’est bien là le signe que De Benedetti, Gon et Bautzmann subliment le vivant.

‘Awa’, ‘Give Us The Poison’, ‘I’m The Man’, ‘Clouds’


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