Various Artists – “Dub Anthology”

Various Artists – “Dub Anthology”

Dub Anthology[Album]
07/05/2007
(Wagram/Wagram)

Vous vous êtes achetés le CD/DVD “Dub Stories” l’an dernier et vous avez désormais envie d’en savoir plus sur ce mouvement musical? Vous ne savez que choisir parmi la pléthore de compilations souvent inégales sur le sujet? On a peut-être trouvé la solution à vos problèmes… Le label/distributeur Wagram vient de sortir un coffret autour du dub, découpé en quatre disques (de 15 titres chacun): un premier sur le dub roots, un second qui explore la scène internationale, un troisième concentré sur le dub à la française, et un dernier sur la relève du genre

Si les premier et troisième disques mettront relativement tout le monde d’accord avec la présence des incontournables Augustus Pablo, King Tubby, Lee Perry, Sly & Robbie, Horace Andy, Sugar Minott, The Wailers, U-Brown ou The Abyssinians… pour la partie roots, et des Zenzile, High Tone, Improvisators Dub, Brain Damage, Ez3kiel, Lab°, Kanka, Junior Cony ou Hybrid Sound System… pour les frenchies, on doit tout de même souligner que leur intérêt variera aussi en fonction de votre connaissance du sujet (et donc de votre discothèque personnelle). Peu de chance en effet pour que vous découvriez grand-chose de nouveau parmi ces 30 titres, sauf si vous êtes totalement néophyte en la matière (auquel cas, foncez, vous trouverez là un panel très représentatif de ce qu’on appelle le dub aujourd’hui). Difficile néanmoins de faire la fine bouche sur l’excellente reprise de Augustus Pablo par Jacob Miller (le tube “Baby I Love You So”), le rocksteady jovial de Skin Flesh & Bones ou les harmonies vocales de Leroy Sibbles & Roots Radics..

Les second et quatrième disques s’adresseront plutôt aux plus tolérants d’entre vous. Les talibans du dub risquent en effet de s’arracher les dreadlocks en découvrant certains noms du tracklisting international. Car si on y voit forcément des représentants du UK Steppa (Bush Chemist, Iration Steppas, Alpha & Omega…) ou du dubtronica teuton (Burnt Friedman, Tosca…), la compilation a aussi pris le parti d’inclure des groupes qui s’inspirent parfois davantage des techniques du dub que de son esthétique à proprement parler. C’est ce qui explique la présence de Roots Manuva, Lotek Hi-Fi, Funki Porcini, Thievery Corporation, Asian Dub Foundation ou Dr Israel. L’initiative est certes louable, mais elle multiplie aussi les risques de hors sujet: les human beatboxers autrichiens de Bauchklang, même excellemment remixés par Dj Vadim, auront par exemple bien du mal à sonner dub (ce qui n’enlève rien à la qualité du morceau, s’entend…). D’aucuns trouveront ça dommage dans le sens où certains artistes continuent de briller par leur absence de toutes les compilations rétrospectives malgré un apport immense au genre (cf. le catalogue du label new-yorkais Wordsound, les Japonais de Audio Active et Dry & Heavy, l’Allemand Pole…) mais, comme disait la chanson, quand la musique est bonne..

On retrouve d’ailleurs avec plaisir le canadien Twilight Circus ou le vieux poète militant Oku Onuora (qui aurait tout à fait pu figurer sur le 1er disque), ainsi que l’abyssal “Mango Drive” du duo berlinois Rhythm&Sound et le formidable “Sister Let Him Go” des Danois de Junkyard Productions (tous deux déjà au tracklisting du mix de Zenzile, “Bass Culture”)

Le quatrième disque est sans doute celui qui motivera les plus férus d’entre vous étant donné qu’il laisse la parole aux nouveaux espoirs de cette scène. Si les Anglais de Nucleus Roots ne sont plus tout à fait des débutants, le reste de la sélection piétine encore aux portes de la renommée. Nos lecteurs assidus auront déjà lu tout le bien qu’on pense de Molécule, Tcha K Fédérateur, L’Oeuf Raide, Lena ou Dubmatix dans nos colonnes. Ils devraient pouvoir y découvrir les noms de Fedayi Pacha, Noiseshaper, Casualty, X-Echo, Iota ou Roots Massacre très prochainement, à l’aune de ce qu’on nous en entendons ici..

Les esprits chagrins, habitués au luxe des rééditions des labels Blood & Fire ou Makasound, regretteront sans doute l’absence d’un livret documenté, mais ils se réjouiront aussi de ne pas avoir à en payer le prix. On pourra d’ailleurs toujours épiloguer sur le bien-fondé de telles compilations, sur la légitimité de tel morceau par rapport à un autre, etc. Mais au fond qui serions-nous pour cracher sur un coffret 4-CDs, bourré jusqu’à la gueule de bons titres parmi lesquels il sera sacrément difficile de ne pas trouver un minimum son bonheur, le tout pour le prix d’un seul disque?

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