Common – ‘Nobody’s Smiling’

Common – ‘Nobody’s Smiling’

Album / Def Jam / 22.07.2014
Hip hop

On ne sait plus très bien si Common est aujourd’hui un rappeur reconverti dans le cinéma, ou un Mc aux talents assez larges pour qu’il ne se cantonne plus seulement à la musique. Reste que, même si ‘The Dreamer/The Believer‘ parvenait quelque peu à rassurer il y a deux ans, la tournure générale prise par sa discographie depuis quasiment une décennie pousse à sérieusement envisager la première option. Il faut dire que, du haut de ses 42 ans, le Mc de Chicago n’a plus grand chose à prouver, enfile les albums comme pour faire signe qu’il est encore là à un public qui n’attend plus de grands coups d’éclat de sa part.

‘Nobody’s Smiling’, bien que dixième opus, et malgré que No ID soit de nouveau aux manettes, ne pourra pas non plus fanfaronner. Tissé autour de la thématique de la violence qui règne dans sa bonne vieille Windy City, Common – comme quelques Mcs locaux à ses côtés – puise dans les faits divers, les anecdotes, voire l’évangile, pour finir par déballer une dizaine de titres (un peu plus pour la version deluxe) sans grande inspiration. Ici du sous Kanye West (le refrain de ‘Diamonds’, les chants gospel de ‘Kingdom’), là des allures de freestyle presque encombrantes (‘Speak My Piece’ sur un sample de Notorious Big), plus loin la lourdeur de l’expérimentation (‘Blak Majik’) ou un énième clin d’oeil à J Dilla (‘Rewind That’), et voilà qu’on a déjà parcouru un tiers du disque sans retrouver la magie qui opérait il y a peu encore entre l’homme et son producteur.

‘The Neighborhood’ et ‘No Fear’ qui lancent les hostilités se montraient pourtant assez armés pour laisser présager une autre suite. Simple illusion entretenue plus tard par quelques percées d’espoir (‘Hustle Harder’), ils ne font que dissimuler une recette qui a manifestement toutes les peines à prendre au fil d’un album comme enfermé dans l’atmosphère pesante et sombre imposée par sa thématique, celle qui trouve son point de non retour dans les synthés dégueulasses du titre éponyme. Avec un flow évidemment intact, Common est donc toujours là, mais l’âme de son hip hop s’est pris une balle.

‘The Neighborhood’, ‘No Fear’, ‘Hustle Harder’, ‘Rewind That’


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