Cloud Nothings – ‘Last Building Burning’

Cloud Nothings – ‘Last Building Burning’

Album / Wichita / 19.10.2018
Indie rock


Life Without Sound, une erreur de parcours ? Il faut bien admettre que le quatrième album de Cloud Nothings sorti l’an passé marquait un virage évident vers le rock FM. Un virage loin d’être embarrassant mais qui manquait cruellement de l’âpreté qui faisait le sel de sa musique. Pour preuve : son single phare Modern Life affichait un tempo ralenti, plus pop et poli que tout ce que le groupe avait bien voulu présenter jusqu’ici.

Mais il faut croire que Dylan Baldi, chanteur-guitariste du quatuor de Cleveland, se soucie peu de tracer un chemin linéaire dans sa discographie. A peine l’introductif On An Edge lancé, que guitare, basse et batterie démarrent tambour battant. On frôle les 180 bpm quand sa voix s’immisce avec rage dans la course. Il faut attendre l’outro du morceau pour se laisser embarquer par un vrai-faux refrain mélodique et libérateur. Mais quel pied !

La suite tient d’ailleurs du même acabit et rappelle curieusement Here and Nowhere Else, troisième album de Cloud Nothings, tout aussi énervé avec des constructions heureusement moins systématiques ici. Le groupe a depuis amélioré son songwriting et ajouté de la subtilité à son jeu. Enregistré en huit jours seulement du côté du Texas en compagnie de Randall Dunn (membre de Master Musicians of Bukkake et producteur de Sunn O))), Earth ou encore Wolves In The Throne Room), l’album est brut, nerveux et s’écoute d’une traite (en même temps, il ne dure que 30 minutes).

Soulignons pour les fans des précédents morceaux Wasted Days ou Pattern Walks, le retour d’un titre de longue facture avec Dissolution. Dix minutes de montée en puissance et d’embardées pour un déluge final absolument jouissif et cathartique. Si Dylan Baldi n’est certainement pas le meilleur songwriter de sa génération – les textes de Cloud Nothings ont toujours été assez faibles – il n’en incarne pas moins un versant explosif, doté d’une énergie et d’un sens mélodique qui impressionnent. Qu’on préfère voir jouer pied au plancher, vous l’aurez compris.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
On An Edge, The Echo Of The World, Dissolution, So Right So Clean


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