Burning Spear – “Living Dub vol 5”

Burning Spear – “Living Dub vol 5”

Living Dub vol 5[Album]
04/09/2006
(Collective/Nocturne)

Le dub, cette excroissance du reggae, est né au début des années 70 en Jamaïque dans des conditions assez obscures. Quand, et surtout qui en est à l’origine? Tout ceci est assez imprécis, même si d’aucun voit en King Tubby le pionnier officiel du genre. Le dub ne deviendra vraiment populaire en Jamaïque qu’au milieu des années 70, avant de décliner, sans vraiment disparaître, puisque les techniques de dub resteront dans les mixes des différents ingénieurs du son. Et c’est là qu’est la véritable innovation, puisque pour la première fois dans la musique, ce n’est plus un musicien qui crée, mais un ingénieur du son

Dans les 70’s, beaucoup d’albums voyaient leur sortie suivie de leur versant dub. Burning Spear est de ceux là. L’un des plus connus reste le “Garvey’s Ghost”, dub du très populaire “Marcus Garvey”. Le Spear a été aussi à l’initiative d’une série d’albums dub intitulés “Living Dub” et dont le premier volume n’est autre que le dub de l’album “Social Living”, réédité par le label Blood & Fire il y a quelques années. Mixé par Sylvan Morris, cet album, ainsi que son suivant “Living Dub 2”, sont de tout premier ordre. Les mixes sont originaux et exploitent bien le processus de déconstruction puis de reconstruction propre au style

Le “Living Dub 5” que nous avons ici est donc le cinquième volume de la série. Ce disque est l’opus dub de l’album “Calling Rastafari” sorti en 1999 par Burning Spear. Il est mixé par Barry O ‘Hare qui n’est autre que l’ingénieur et propriétaire du label jamaïcain X-Rated, qui a sorti quelques belles séries de 45 tours dans les années 90. On retrouve donc des titres comme “Dub Jah”, “Dub Move” ou encore “Holy Dub” qui sont respectivement les dubs d'”Hallelujah”, de “Let’s Move” ou encore de “Holy Man”. La première question qu’on est en droit de se poser d’un tel disque est sont intérêt. Le dub, surtout dans sa forme classique, à la jamaïcaine, n’est plus du tout un style au goût du jour et représente une sorte d’anachronisme dans la carrière d’un artiste d’aujourd’hui. En effet, il ne se fait plus aucune sortie dub en Jamaïque depuis des années et il faut bien avouer que, dans le genre, tout a été dit. Il n’y a bien qu’en Angleterre que le style perdure, se nourrissant d’influences électroniques diverses. Il faut ajouter également que, si Barry O’Hare est sûrement un excellent ingénieur, il n’est cependant pas un King Tubby, un Scientist ou un Lee Perry

En résumé, ses dubs, ne sont pas d’une grande inventivité et restent pour le coup timides, voire assez scolaires dans leur traitement. Quelques bribes de voix qui arrivent et repartent sur certains titres, un peu d’écho et de réverb’ par là. On est loin de la folie des ingénieurs des 70’s qui défrichaient alors un genre nouveau. A l’époque, les innovations allaient de pair avec les bricolages et les nouveautés en terme de consoles de mixage. Les titres sont parfois plus proches de versions légèrement retravaillées que de véritables dubs. Si on ajoute à ça que le meilleur de Burning Spear est aujourd’hui derrière lui, on constate donc que le résultat n’est pas franchement mauvais, que l’album tient la route dans sa forme générale et est plutôt agréable à l’écoute, mais qu’il est loin de surprendre l’auditeur

A l’arrivée, ce “Living Dub 5” n’est donc pas à déconseiller, loin de là, mais il est cependant plus à réserver aux fans purs et durs de Burning Spear.

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