Bowerbirds – « The Clearing »

Bowerbirds – « The Clearing »

bower180Album
(Dead Oceans)
05/03/2012
Nu folk

En vieillissant, deux options s’offrent aux musiciens: rabâcher et devenir dès lors un vieux fruit pourri, ou se bonifier avec l’âge comme une bonne bouteille de vin. Toujours pareils et toujours différents, les Bowerbirds ont clairement opté pour la seconde option. Sur leur troisième et nouvel album « The Clearing », leur nu-folk ambitieuse est moins épurée que sur leurs précédents travaux. L’album est écrit comme un ensemble d’odes, soi-disant lyriques et harmoniques mais au fond farouchement mirifiques, qui font siffloter sans qu’on sache vraiment pourquoi. Plus puissant et plus varié, on y entend même des distorsions, c’est vous dire.

Enregistré dans le Wisconsin, dans le studio de Bon Iver, « The Clearing » vient clore la trilogie entamée en 2008 avec « Hymns For The Dark Horse« , comme s’il s’agissait pour eux de s’affranchir d’eux-mêmes. Et l’un des meilleurs moyens d’y parvenir, c’est de travailler avec d’autres musiciens. En quatre ans, Bowerbirds est donc passé d’un simple duo minimaliste folk (Beth Tacular et Phil Moore) à une mini-fanfare d’irréductibles hippies aux mélodies faussement innocentes. Jusqu’ici, rien d’anormal. Après tout, qui rêve d’une vie rectiligne?

Guide du routard en poche, ils avalent les miles à la rencontre d’images, si belles au crépuscule du matin, s’invitent chez l’habitant, partagent son repas, ses fêtes, fuguent et divaguent. Faisant cela, ils explorent magnifiquement des pans entiers du folklore américain et des légendes rurales qui l’accompagnent, à commencer par Bob Dylan et Andrew Bird. Comme quoi l’Amérique sait produire autre chose que des puissantes machines à tubes mal dégrossies.

L’Amérique n’est qu’une idée, ce n’est pas un lieu, Bowerbirds en réinvente l’espace. Rattachés à une époque à jamais plus folle que la nôtre, celle des beatniks, de la liberté et de la prise de conscience, nos drôles de zigs se nourrissent du mouvement permanent dans lequel ils vivent. Pour cette raison, leurs chansons dodelinent et chassent la nostalgie par leur capacité de renouvellement. Un aveu: on est prêt à les suivre comme ça des années.

itunes15


1 Commentaire
  • Louis
    Posté à 13:32h, 22 mars Répondre

    album assez charmant, mais dans lequel je n’y ai pas trouvé l’étincelle habituelle pour ce genre d’album.

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