Blonde Redhead – ‘Barragan’

Blonde Redhead – ‘Barragan’

Album / Rough Trade / 01.09.2014
Pop

En ayant constamment évolué depuis bientôt vingt ans qu’il compose, Blonde Redhead ne pouvait pas s’attendre à définitivement faire l’unanimité. Pris sous l’aile des aficionados de rock indé bruitiste à ses débuts alors qu’il allait jusqu’à tourner aux Etats Unis en ouverture de Fugazi, le trio s’est peu à peu orienté vers un registre plus personnel. Sa mélancolie, ses mélodies enfumées, ses incursions électroniques, sa grâce parfois, l’ont peu à peu poussé vers des musiques infiniment plus délicates. Trop pour une partie de ses premiers fans qui, frustrés par ses derniers albums, ont fini par lui tourner le dos.

Une nouvelle fois produit par Drew Brown, ‘Barragan’ cède totalement à l’attirance de Blonde Redhead pour les synthétiseurs analogiques mis à sa disposition en studio, sonnant alors la fin des illusions et des rêves électriques des fans nostalgiques. Plutôt que de reculer, les new yorkais offrent à ce neuvième album des textures inédites chez eux, et les marient avec des sonorités électroniques mieux maîtrisées dans une ambiance générale délibérément acoustique, minimaliste, presque dépaysante quand le titre éponyme, aussi beau que mystique, ouvre les hostilités au souffle d’une flûte glissant sur une guitare boisée. Pas de doute, ‘Penny Sparkle’ a trouvé sa suite logique.

Sa ligne directrice désormais claire, ‘Barragan’ n’en est pas moins imprévisible, inégal pour tout dire, tant il réserve autant de bonnes surprises que de déceptions. De fait, équitablement partagé entre allures improvisées peu convaincantes (‘Cat On Tin Roof’), tentatives intéressantes (‘Lady M’, ‘Mind To Be Had’, ‘Penultimo’) quand elles ne se noient pas seules (‘Defeatist Anthem’), et véritables pépites émotionnelles (les excellents ‘Dripping’ et ‘No More Honey’, comme les douceurs baroques de ‘The One I Love’), il reste bien peu à cette nouvelle salve pour espérer inscrire à l’encre indélébile un statut d’oeuvre réellement aboutie.

‘Dripping’, ‘The One I Love’, ‘No More Honey’


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