Ben Sharpa & Pure Solid – « 4DLS »

Ben Sharpa & Pure Solid – « 4DLS »

sharpa180Album
(Jarring Effects)
21/05/2012
Electro hip hop grime

Il y a trois ans, Ben Sharpa déboulait chez Jarring Effects avec un premier album éponyme, total reflet d’une vie dévouée au hip hop, et partagée entre trois continents, trois cultures subtilement mariées le temps d’une vingtaine de titres. Pour marquer son retour, le Mc Sud Africain s’est plongé tête la première dans un nouvel opus conceptuel, inspiré par la fin du monde de 2012, et censé provoquer chez celui qui l’écoute une envie irrépressible d’action et de positivisme à tout crin. Son but donc: marquer les consciences, influer, avec le risque de pousser sa bonne volonté jusqu’à vouloir prendre la totale possession de ses auditeurs. Une ambition un poil prétentieuse, plus encore à l’heure ou un archéologue américain vient tout juste de définitivement décrédibiliser la théorie Maya.

S’il l’était évidemment avant que tout les dérangés du bocal ne sortent de leurs abris, « 4DLS » prend donc plus que jamais des allures fictives, sur le fond comme sur la forme. Mélange de hip hop soi-disant visionnaire, conscient et militant, de dub méditatif, et d’electro dansante, l’album forme un tout appelé à parler, entendre et voir à votre place, et à répondre à la définition de ce que Sharpa aime qualifier de Robot Army Music.

Pour cela, le Mc aiguise ses rimes sur les productions de son fidèle compère Dplanet, le tout sous les projections multimédia de Pure Solid: une formule qui doit prendre toute son ampleur en live mais qui peine beaucoup à convaincre sur un disque rapidement indigeste. Notamment parce qu’à trop approfondir et trop conceptualiser son oeuvre, Ben Sharpa y perd l’essentiel: l’émotion, certes absente chez le robot, mais élément crucial à l’humain pour apprécier la musique. Du coup, si l’indéniable efficacité de son premier opus faisait hocher les têtes quasi instantanément, celui-là souffre de sa transparence, de sa trop grande linéarité et homogénéité. Un gadin comme on dit chez nous.

En écoute

itunes39


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