Beak > – ‘>>>’

Beak > – ‘>>>’

Album / Invada / 21.09.2018
Krautrock psychédélique


Si les trois anglais de Bristol nous ont régulièrement régalé ces dernières années (soundtracks, disques de raretés, EPs), leur dernier album – l’excellent >> – datait déjà de 2012. L’impatience était donc de mise avant de découvrir ce que >>> nous réservait. Brean Down sorti il y a quelques semaines a beau nous avoir mis en appétit, la méfiance restait toutefois de mise vu la tendance à laisser fuiter les meilleures productions avant les sorties officielles. A son écoute, on était loin de s’imaginer qu’il ferait littéralement entrer Beak> dans une nouvelle dimension.

Car >>> se distingue singulièrement de ses prédécesseurs. Si l’on retrouve la patte du trio sans aucune difficulté, l’album s’en éloigne par son travail plus abouti – notamment au niveau de la post-production – et sa palette musicale nettement plus diversifiée. Bien qu’enregistrée live, leur musique spectrale y gagne en finesse tout en conservant son énergie caractéristique alimentée par ces fameux riffs circulaires, une basse omniprésente et une batterie hypnotisante. Après un démarrage sombre noyé de synthés (The Brazilian) ou lorgnant allègrement du côté de Can sur Brean Down, Beak> nous convie à une exploration de nouveaux territoires musicaux aux accents électroniques (Birthday Suite) teintés de psyché teutonne (RSI ou le fantastique Allé Sauvage).

Si l’album laisse une impression lancinante de melting pot sonore suite aux premières écoutes, c’est bien du Beak>, mais pas tout à fait non plus… L’enchaînement HarvesterAllé Sauvage illustre cette identité nouvelle qui s’affirme sur la fin de l’album via Abbots Leigh, inquiétant périple évoluant à grand renfort de sons et cymbales angoissantes, et par un ultime contrepied sur When We Fall. Cette gentille balade floydienne semble prôner l’apaisement – de bon aloi se dit-on pour clôturer un album magistral – jusqu’à cette quatrième minute durant laquelle la batterie, les violons et les synthés s’emballent, changent de rythme, procurant un ultime orgasme musical.

Si >>> flottera indéniablement parmi les plus belles œuvres de 2018, il confère surtout à Beak> une identité musicale les faisant entrer au panthéon musical… Tout simplement.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Allé Sauvage, Brean Down, When We Fall


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