Battles – “Dross Glop”

Battles – “Dross Glop”

bat180Album
(Warp)
16/04/2012
Math rock décousu

On imagine l’angoisse et l’excitation se culbuter dans la tête des heureux nominés quand Battles leur a demandé de revoir un des titres de son dernier album. En effet, alors que la richesse musicale du trio ne pouvait que leur donner des idées, il leur fallait aussi avoir une bonne paire de testicules pour s’attaquer à un tel répertoire, de surcroit à l’occasion d’un exercice souvent sans miracle. Malgré tout, du côté d’un Battles débarrassé de son exigeant Tyondai Braxton, l’envie d’entendre sa musique sous un autre angle est restée maitre.

Depuis quelques semaines, les new yorkais dévoilent le contenu de ce “Dross Glop” au compte goutte, à coups de maxis vinyl précautionneusement répartis dans le temps. Comme prévu, tous sont donc désormais compilés sur ce long format dépourvu de surprise, puisqu’on le sait quasi majoritairement dévoué à la musique électronique depuis le tout premier Ep: celui qui d’ailleurs annonçait bien haut la couleur avec une des meilleures revisites, celle du “Wall Street” d’un Gui Boratto à la house-disco certes courbée par le poids de l’âge, mais toujours diablement efficace. Une approche qu’on retrouve également sur la fin lorsque Patrick Mahoney (LCD Soundsystem) et Denis McNany s’occupent du cas de “My Machines”.

“Dross Glop” n’est pas une exception. Comme lors de chaque succession de remixes, la matière première se fait plus ou moins sentir ici (“Futura” par The Alchemist, “Ice Cream” par Gang Gang Dance, “Rolls Bayce” par Hudson Mohawke), même si le disque échappe de bout en bout à toute facilité, ce qui ne fait que servir un intérêt touchant son paroxysme – à défaut de son efficacité – lorsque le remixeur parvient totalement à faire oublier l’original. C’est le cas dans les moments les plus sombres: notamment quand Shabazz Palaces transforme “White Electric” en un morceau hip hop des plus sombres, que Kandging Ray rallonge considérablement “Toddler” pour une version pesante et minimale, ou quand Qluster embue “Dominican Fade” de son electronica. Paradoxalement, ce ne seront pourtant pas ceux qu’on écouterait en bloc. Pas toujours digestes, ils finissent plutôt de faire de “Dross Glop” une partie bonus qu’on aurait aimé voir accompagner l’album original. Là, il aurait décroché toute sa légitimité.

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1 Commentaire
  • Malou
    Posté à 15:52h, 02 mai Répondre

    De la virilité comme argument musical. Sacrées testicules effectivement Gui Boratto…Non mais relisez-vous franchement…;-)

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