Bananas At The Audience – “Into The House Of Slumber”

Bananas At The Audience – “Into The House Of Slumber”

Into The House Of Slumber[Album]
01/11/2006
(SK Records/Autoproduit)

Les bonnes choses se font toujours attendre, Bananas At The Audience en est une parmi tant d’autres. Car à chacun de leur disque, qu’ils mettent généralement trois ans à livrer, les lyonnais avancent et confirment systématiquement leur maîtrise d’un rock qui ne connaît pas la facilité. Digne descendant d’At The Drive In, mais pas seulement (l’héritage lyonnais étant indéniable, Condense en tête), le combo fait à chaque album un pas en avant vers une personnalité de plus en plus marquée et atypique. “Into The House Of Slumber” ne sera donc pas un virage radical dans la discographie de Bananas At The Audience, mais la continuité d’une courbe bien maîtrisée, qui fait cette fois étape au sein du jeune label SK Records sortant le groupe d’une totale autoproduction. Juste récompense quand on sait à quel point il ne rechigne jamais à faire trembler les murs de la moindre bourgade désirant l’accueillir. De la borne, BATA en bouffe, comme de la corde et de la peau de fûts. Et ce nouvel album, emboîté au studio Black Box par Peter Deimel, généreux et hors des sentiers battus, laisse penser que cela ne risque pas de changer

Car une fois passé ce “Deep Down” introductif, on entre de plain-pied dans la marque de fabrique du groupe avec un “Trapped” époustouflant et tout en relief, trait d’union entre ce disque et son prédécesseur: une entame tubesque nous emmenant progressivement dans une ambiance torturée où les riffs sont cinglants, les rythmiques acérées, et le chant bien décidé. Cette terrible piqûre de rappel passée, les instruments aussi vite réparés qu’ils ont été détruits, Bananas At The Audience adresse un énième clin d’oeil à At The Drive In (“H.R. Project”, comme le final “In The Dark, The Darkness”) avant de s’aventurer sur des chemins beaucoup plus tordus qu’à l’accoutumée (l’instrumental, noisy, sombre et répétitif “Liars & Fakers”). Comme si les lyonnais étaient fermement décidés à se sortir d’un registre auquel ils étaient fidèles depuis deux albums. Les mélodies sont alors moins évidentes (“Not Physically…”), les rythmiques plus complexes (“122 Days”, “Naked”), mais les morceaux n’en restent pas moins mémorables (le sauvage, varié et jouissif “Into The House Of Slumber” ou les différents plans s’imbriquent à merveille)

Pas de déception donc, si ce n’est un tracklisting un peu trop court. Mais malgré sept véritables morceaux, et comme à chacune des apparitions de Bananas At The Audience, on prend notre claque et on ne peut s’empêcher de s’interroger sur une des plus grandes injustices de l’actuelle scène rock underground hexagonale. Car malgré un talent incontestable, le groupe lyonnais, avec pourtant une décennie au compteur, reste incroyablement méconnus dans ses propres contrées. Il est encore temps que cela change. Pour ça, ruez vous sur ce disque..

En écouteTrappedNakedAlbum disponible sur le site de SK Records


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