Autokratz – “Animal”

Autokratz – “Animal”

auto180Album
(Kitsuné/Coopérative Music)
29/06/2009

Facile pour un label en vue comme Kitsuné de monter en épingle un groupe comme Autokratz. Après quelques maxis successifs pour figurer dans les dj sets du monde entier, une compilation pour bien résumer le début de carrière et privilégier les écoutes domestiques (“Down & Out In Paris & London” sortie l’an passé), il fallait bien que le duo anglais en arrive à l’étape tant attendue du premier véritable album pour confirmer autant les dires que le flair de Gildas et Masaya. Et plus que de direction artistique, il s’agissait surtout de sortir ce disque au bon moment. Car ce n’est pas forcément l’originalité qui étouffe David et Russell, tous deux bien ancrés dans un mouvement electro revendiquant des influences 80 et 90, et qui pourrait rapidement voir apparaître son successeur dans le rétroviseur. En effet, Autokratz n’est pas le premier à jouer autant la carte du rock que de la musique électronique, comme à revendiquer descendre de groupes comme New Order. The Whip, eux aussi plutôt doués pour brouiller les pistes, ne s’en sont pas privés, et peuvent désormais considérer le duo comme un féroce concurrent en termes de hits dancefloor électrisés. Car “Animal” en contient quelques-uns, notamment l’imparable “Stay The Same”, déjà au tracklisting de la compilation (au même titre que “Last Show”). Côté inédits, l’hymne androgyne “Always More” pourrait venir détrôner ceux de Tiga, et “Speak In Silence” sonner l’envol des corbeaux rameutés par Depeche Mode. Dans le même genre mais en légèrement plus plombés, “Can’t Get Enough”, “Can’t Stand Without”, “Human Highway” et “Past Your Heart”, plus personnels et vindicatifs, tiennent la comparaison. Et si Autokratz sait également donner dans le pur clubbing, il n’en prend pas plus de risques, au point de priver ses productions d’un manque de relief parfois cruel. Au mieux, un break vient briser un beat autoroute efficace (“The Idiots Are Winning”, “Gone Gone Gone”), au pire une touche de synthé coincée accentue l’aspect peu passionnant de la chose (“What You Want, What You Got”). Si attendu par le public de ce que certains appellent le courant electro “maximal”, “Animal” n’invente rien, s’inscrit dans la lignée des sorties du même genre qui ne cessent de s’empiler depuis deux ans. Un premier album prévisible qui ne réécrira pas l’histoire…

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