ASAP Rocky – “Liveloveasap”

ASAP Rocky – “Liveloveasap”

asap180Album
(RCA/Polo Grounds Music)
01/11/2011
Hip hop

Lana Del Rey, James Blake, Odd Future… Autant d’artistes passés en 2011 au rouleau compresseur médiatique d’une blogosphère et de quelques médias influents, faisant et défaisant les modes au gré de leurs envies, qui se tournent maintenant vers ASAP Rocky: un jeune rappeur de Harlem agé de 23 ans, déjà auteur de quelques titres jetés en pâture dans l’arène du net, et revendiquant un style référencé, de ses vêtements à sa musique. Pour Thanksgiving, il livrait sa première mixtape.

Au fur et à mesure que les titres défilent, New York semblent s’éloigner sous nos yeux. Délaissant la Grosse Pomme, bien loin des productions locales, c’est plus volontiers au sud que la musique d’ASAP trouve sa source. Basses écrasantes, voix modifiées, flow nonchalant, ce jeunot qui décrit cet album comme un futur classique, trace sa route sinon avec élégance, du moins avec style. Un style qui doit beaucoup au travail de production de Clams Casino. Originaire du New Jersey, marchant sur les pas de ASAP Rocky, uni comme lui par le coup de pouce conséquent des médias qui l’auront vu se dévoiler cette année, ce beat maker se distingue par des sonorités uniques sur la scène hip-hop, à la fois contemplatives, lentes, pleines d’emphases et de chœurs souverains, qui offrent un contraste saisissant avec le flow arrogant de Rakim Meyers. Le duo signe ainsi les meilleures morceaux de ce long format, parmi lesquels le tube “Palace” et ses chœurs mystiques, “Peso” et son refrain entêtant, ainsi que le bien-nommé “Bass”. Sans compter la trompette nocturne de “Keep It G”, et la guitare solitaire de “Trilla” qui, toutes deux, contribuent aussi à faire briller “That pretty motherfucker”.

Néanmoins, malgré ces quelques coups d’éclats, le disque affiche rapidement ses limites , la faute a un flow trop monocorde sur la durée et des ambiances sucrées, aux frontières du mauvais goût, sur une poignée de titres. Auréolé d’une signature sur Polo Grounds Music avec un chèque de 3 millions de dollars à la clef, ASAP Rocky se retrouve déjà à une étape charnière de sa carrière ou, comme le souligne cette mixtape, on décèle aussi bien son talent que les progrès qui lui restent à faire pour s’établir en tant que valeur sure. C’est donc avec un mélange d’appréhension et d’impatience que l’on attend son retour, déjà assuré d’être l’objet de toutes les lumières, par définition si éphémères.

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