Arthur Russell – “The World Of Arthur Russell”

Arthur Russell – “The World Of Arthur Russell”

The World Of Arthur Russell[Album]
26/01/2004
(Soul Jazz/Discograph)

Soul Jazz nous gratifie là d’un cadeau vraiment génial en nous offrant cette rétrospective des oeuvres d’Arthur Russell. Que dire si ce n’est que la plupart de ces morceaux sont des classiques représentatifs de toutes ces fusions qui opéraient à New York dans les années 70/80, quand des producteurs et musiciens de talent brassaient funk, soul, jazz, punk, disco, dub, musique contemporaine et percussions en expérimentant les premiers effets de collages et de sonorités électroniques. Une époque ou nombre des musiques que nous chérissons actuellement puisent leur racines

Et Arthur Russell, bien que peu connu, a laissé une empreinte non négligeable dans ce melting pot bouillant des années “disco”. Attention, on est loin ici des Village People, Boney M et consort. On est plutôt à la croisée des chemins entre Féla Kuti, Roy Ayers, Talking Heads, les restes de la Beat générations, le minimalisme de Steve Reich, la soul de la Motown et autre dub jamaïcain. Ici point de Bee Gees pour accompagner les chorégraphies endiablées de John Travolta. Mais des noirs, des gays, des latinos se retrouvant au Loft de Dave Mancuso ou au Paradise Garage de Larry Levan; des gens comme Tom Moulton, François Kevorkian ou Walter Gibbons faisant leurs premières armes; des DJs historiques tels Nicky Siano ou des labels comme West End de Mel Cheren; sans oublier Johnny Thunders, Télévision, Suicide et Blondie qui enflammaient le CBGB. Et dans le Bronx, Grand Wizard Théodore, Kool DJ Herc, Grandmaster Flash faisaient crisser les vinyles et inventaient le Hip Hop

Voilà, c’est toute cette scène qui allait exploser les vieilles conceptions musicales et porter l’expérimentation dans la rue et les pistes des clubs, la rendant accessible à tous et faisant de la grosse pomme cette capitale de la nuit et de la fête malheureusement en passe de disparaître à l’heure actuelle. Et à l’écoute de tous ces morceaux, tels le mythique “It Is All Over My Face” et sa version plus barrée, “Pop Your Funk” (sorte de pré-techno du style Carl Craig avant l’heure), ou encore la transe dans laquelle nous mène “Schoolbell/Treehouse”, on se prend d’envie de se replonger à bras le cour dans toute cette période forte en éclectisme foisonnant et qui préfigurait de loin tous nos héros actuels. Merci Soul Jazz et RIP Arthur Russell, ton héritage est grand.

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