Apparat – “Walls”

Apparat – “Walls”

Walls[Album]
15/05/2007
(Shitkatapult/Discograph)

Être un activiste de la scène musicale n’implique pas forcément d’être un bon musicien. C’est d’ailleurs le cas de beaucoup, mais surtout pas d’Apparat qui, tout en tenant les rênes du label Shitkatapult en collaboration avec T.Raumschmiere depuis 1999, se fait une solide réputation sur la scène electro au fur et à mesure que les années passent

En effet, ce n’est qu’en 2001 que les choses sérieuses commencent. Lorsque Sascha Ring de son vrai nom, ancien batteur reconverti en dj/producteur pendant les années 90, sort un premier album intitulé “Multifunktionsebene” qui attirera l’attention des adeptes d’IDM du monde entier. Apparat est alors lancé, et se montrera très productif durant les mois qui suivront en enchaînant “Tttrial And Eror” (2002) dans un genre proche d’Aphex Twin et Autechre, “Duplex” (2003), le double maxi “Silizium” (2005) qui marquera un changement de cap vers des sonorités plus pop et lancinantes, puis “Orchestra Of Bubbles” aux côtés d’Ellen Allien qui lui fera acquérir un statut d’artiste incontournable de la scène electro européenne.Entre temps, l’Allemand n’aura pas chômé puisqu’il sera crédité au projet Moderat (avec Modeselektor sur BPitch Control), aura contribué au succès de l’album “Berlinette” d’Ellen Allien, puis à celui beaucoup plus modéré de Damero (BPitch Control)

Et en 2007, Apparat ne semble pas résigné à appuyer sur le frein. Loin de là, puisqu’il met au monde “Walls”, son nouvel album solo qui comme “Orchestra Of Bubbles”, s’applique à réunir sur une même galette influences techno, electro et pop, ou les cordes, les synthés et les rythmiques entrent en fusion. Pourtant, il ne faut pas aller chercher ici un quelconque concept cher aux producteurs du genre en général. Non, Apparat a tout simplement réuni ici ses meilleurs travaux des deux dernières années, tirés des 70 pas encore terminés qu’il détenait à la base. Voilà une des raisons expliquant la grande ouverture musicale et les nombreuses influences de ce “Walls” qui surprend toutefois par une cohérence indiscutable et une accessibilité encore jamais entendue chez Ring

Apparat joue donc au peintre, sa palette de couleurs à portée de main, et dessine une oeuvre absolument passionnante. Tantôt fidèle au passé (“Fractales Pt1”), minimal à coups de xylophone et de cordes chaleureuses (“Not a Number”), tantôt blues rock énergique (“Hailing From The Edge”), ou incroyablement mélancolique (“Birds”, “You Don’t Know Me”, “Over And Over”), l’Allemand pourrait tout aussi bien servir des productions electro un poil expérimentales taillées pour Radiohead et la voix de Thom Yorke (“Useless Information”, “Limelight”), ou se proclamer pop sans aucune gêne ni retenue. Mais quand on vous parle de pop, n’allez pas chercher une ressemblance avec les grands pontes rock d’outre Manche, mais plutôt du côté des producteurs actuels comme Timbaland (même si la comparaison est à prendre avec des pincettes) capables de faire chanter sur des productions efficaces (“Holdon”, “Arcadia”, “Headup”)

Cinématographique, gracieux, libre, et généreux sont quelques-uns des qualificatifs qui auraient également leur place quand on en vient à parler de “Walls”. Il ne fallait donc pas plus de treize titres et une heure en la compagnie d’Apparat pour être tout à fait certain de son talent, et confirmer la place de plus en plus importante qu’il s’octroie au sein de la scène électro. Plus de doute donc, Sascha Ring est un activiste surdoué

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