Aliment – ‘Silverback’

Aliment – ‘Silverback’

Album / La Castanya / 02.10.2015
Punk garage

On sait depuis un bail qu’il ne faut pas creuser très longtemps au sein de la scène rock espagnole pour dégoter quelques jolis spécimens, du côté de la Catalogne notamment ou punk, garage et hardcore se tirent la bourre depuis toujours. A Gérone, soit à une centaine de kilomètres de l’indécrottable vivier qu’est Barcelone, et sous l’impulsion de l’hyperactive Castanya, Aliment enchaîne disques et tournées depuis 2011, pour finalement passer un cap attendu avec ‘Silverback’, un nouvel album qui pourrait enfin le voir passer plus régulièrement les frontières : une juste récompense pour ces trois mecs qui, à en croire l’urgence avec laquelle ils jouent leur punk garage, trouvent incontestablement leur plaisir sur scène, certainement plus qu’à l’ombre d’un studio bien loin d’encombrer leur emploi du temps.

Non pas qu’ils soient peu productifs (leur discographie compte désormais deux albums, une démo, ainsi qu’une poignée de 45t), mais ils bouclent ici leurs dix nouveaux titres en 22 minutes : assez pour justifier le chaos qui s’en dégage, attester de leur énergie, de l’authenticité de leur musique, comme du peu de fioritures qu’ils y accordent. Sans tricher, enrobé d’une production qui le rend difficile à dater, Aliment fonce donc tête baissée, embroche l’oreille au passage (‘Razors’), fait fi de quelques notes qui bavent et d’autant d’imperfections vocales pour abattre une carte punk permettant de revendiquer un peu de la place tristement laissée par Jay Reatard, tout en y ajoutant celle de la power pop pour les mélodies (‘Car Crush’, ‘My Filthy Old Sundays’).

Plus que pour son originalité ou ses textes souvent incompréhensibles d’ailleurs, ‘Silverback’ séduit par son insouciance, le plaisir non feint qui se dégage de chacun de ses morceaux, et cette fraîcheur adolescente qui peut encore habiter le musicien devenu adulte : des arguments toujours énoncés pour la défense de nombre de groupes punk, mais qui se vérifient rarement comme ici. A l’avenir, et comme le prouve le titre éponyme qui clôture l’album, Aliment pourra tout aussi bien avancer en levant le pied, ce qui ne le rend manifestement pas moins bon.

‘Razors’, ‘Car Crush’, ‘Bad Blood II’, ‘Silverback’


Pas de commentaire

Poster un commentaire