On y était! Retour sur La Route du Rock 2015

On y était! Retour sur La Route du Rock 2015

25ème cru de La Route du Rock, festival indie Malouin, référence s’il en est des amateurs de rock indé et d’électro pointue… Quelques noms alléchants tels que Foals, Thurston Moore ou Ride sont à l’affiche. D’autres moins connus aussi: Spectres, The Soft Moon, Timber Timbre… Et toujours la même question métaphysique de fin d’après-midi: ‘on prend nos bottes ou pas!?’. Peut être plus raisonnable mais, quand même, on ferait bien comme si on était au mois d’août…

La Route du Rock c’est un peu l’aventure, les conditions météo, les annulations, les nouveautés. On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. L’entrée en matière est délicate, l’après-midi antédiluvienne à quelques heures de l’ouverture du site laissant présager le pire. On se souvient au passage de l’édition Verdun 2014 (Slowdive/Portishead) où quelques inconscients plantaient leurs béquilles dans quinze centimètres de flotte. En espérant ne pas avoir à revivre cela… Il parait que des travaux de drainage ont assaini le site au printemps dernier, mais on n’ose y croire…

La Route du Rock en ballerines? Nous n’y sommes pas encore. Il restera toujours les quelques champs à traverser mais, de façon générale, les conditions se sont considérablement améliorées. Outre les aspects de confort (il est désormais possible de s’asseoir, de se protéger de la pluie et de sortir du fort), l’évolution majeure concerne la seconde scène qui a enfin trouvé sa place, laissant derrière nous le souvenir chaotique de 2013 et de son positionnement raté, quand le public amassé pour Moon Duo empêchait l’entrée et la sortie du site.

Retour maintenant sur les grands noms, les bonnes surprises et les déconvenues du festival. Sur trois jours sans pluie ni fausses notes, sur une programmation hétéroclite et subtilement répartie.

Les tops…

Sans compter The Notwist qui aurait incontestablement figuré dans cette liste si on l’avait vu interpréter son chef d’oeuvre ‘Neon Golden’ la veille, c’est avec Thurston Moore (ci-dessus) que les premières réjouissances pointaient le nez. Entre les prestations garage de haute volée de Fuzz (l’occasion de découvrir un peu du futur deuxième album) et de Wand (l’occasion de les découvrir pour de bon et de confirmer leur ascension), l’icône du rock alternatif – entouré de Debbie Googe (bassiste de My Bloody Valentine) et John Greenhorn (batteur de Poino) – a bien tenu son rang en posant ses mélodies dans le chaos orchestré de guitares distordues de son album ‘The Best Day‘. Plus tard, les définitivement sous estimés

Timber Timbre lui emboîtaient le pas. En quelques minutes à peine, la voix ténébreuse de Taylor Kirk plantait le décor d’un boudoir feutré ou, au milieu des 10 000 personnes, résonnaient les influences de Portishead et Tindersticks.

Le samedi était le jour des trublions. D’abord avec The Soft Moon, dont le mélange de cold wave et de post punk restera comme un des grands moments de cette année malouine, hypnotisant le public à grands coups de basses répétitives et de rythmes obsédants. Un état second dont Spectres  (ci-dessous) le sortait brutalement dans la foulée. Tout heureux d’être là, le groupe transformait soudainement le Fort en une grande messe shoegaze, rabattant un véritable mur de son sur une assistance rendue quasi hystérique. Une excitation que l’on retrouvait seulement le lendemain quand Dan Deacon, habitué des lieux et chef vénéré dans les hauts lieu de la bamboule, réveillait le festival durant un set electro foutraque, intense, et aussi participatif qu’à son habitude. Une toute autre ambiance que celle imposée un peu plus tôt par Father John Misty, excellent lui aussi dans son registre de hipster crooner vacillant sans cesse entre second degré et ego trip. Egal à lui même, l’ancien batteur des Fleet Foxes offrait à La Route du Rock un set soft rock efficace et harmonieux, ponctué de ses récurrentes poses lascives.

Les flops…

Comme tout bon festival, la Route du Rock n’a pas échappé à la règle des déceptions. Il fallait quand même attendre le samedi pour assister à la première, celle d’un Foals sans réelle surprise bien que les anglais se montraient une nouvelle fois efficaces en piochant dans leurs tubes. Particulièrement riche, la journée du dimanche n’y coupait pas non plus, entre le post punk énervé d’un Viet Cong manquant cruellement de fougue, et Ride que tout le monde attendait pourtant avec impatience. Après vingt ans d’absence, les anglais ont laissé le public de Saint Malo interrogatif sur la qualité d’un concert certainement sauvé par son vernis nostalgique, mais bien trop étriqué pour une telle pointure.

On était au bar…

Girl Band (ci-dessous) malgré l’envie, Rone dont la prestation aux dernières Transmusicales reste encore à digérer, Ratatat parce qu’on s’est déjà cogné un concours de air guitar à Bazouges La Pérouse le mois dernier, The Districts parce que – faut pas déconner – c’est indescent de jouer à l’heure de l’apéro, et Savages parce qu’on s’est barré: ‘elles étaient toutes en taille 34 les putes!‘.


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Photos: Nicolas Joubard & Alexis Janicot


2 Commentaires
  • Roskö
    Posté à 18:03h, 20 août Répondre

    Tiens, vous ne causez pas de Algiers ?

  • marcello
    Posté à 15:50h, 21 août Répondre

    Viet Cong manquant de fougue ?!! Haha, c’était le live du festival !!! Avec Girl Band aussi, mais je comprends que le bar était plus intéressant à regarder.

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