Author: Thomas Delperie

foals180Album (Warner) 11/02/2013 Indie

“Holy Fire”, le feu sacré, aussi chaud, fou, virevoltant et frénétique que les sujets qu’il anime et qui l’animent (“Prélude”). Celui qui les brûle autant qu’il les élève très haut à travers lui, portés très loin dans le sillon de ses vapeurs acres mais précieuses. Car Foals n’est rien d’autre qu’un tout de combustion et de régénérescence, un point d’orgue permanent, une vivante fragilité bras dessus bras dessous avec une audace assumée et une telle force d’évasion (“Out Of The Woods”).

cult180Album (Indie Recordings) 11/01/2013 Metal

Le temps semble long mais imprégné. Le lent périple des suédois évoque mille images, traverse mille paysages et se pose à point nommé, pour un instant toujours singulier. Véritablement réfléchi et abouti, s’amusant des concepts, manifestes et autres appellations ambitieuses et pédantes, “Vertikal” s’impose, quatre années après “Eternal Kingdom”, comme un nouveau chapitre important dans un moment opportun pour l’histoire d’un groupe sérieux et un rien solennel.

toma180Album (Ipecac) 28/01/2013

Il y a cette petite bricole avec les "supergroupes" comme on les appelle vulgairement, ce petit à priori qui tiraille l’avis d’un quidam quand il sait un peu de quoi il parle. On peut à la fois se dire que tout devrait être ravissant étant donné le glorieux passé des principaux protagonistes, mais qu’un manque d’objectivité dans leur démarche-qualité pourrait aussi invoquer un effet pervers et cuisiner une mauvaise soupe. Ne connaissant pas franchement leur histoire et n’ayant pas de particulières accointances à leur égard, la neutralité sera ici de mise.

isis180Album (Ipecac) 06/11/2012

On va parler de superbe. Pour citer Aaron Turner, chanteur et fondateur du groupe, voilà une "collection unique de chutes et de démos, ainsi que de vidéos et morceaux inédits, certains dont nous avions même oublié l'existence". L'après Isis, l'après d'un groupe, c'est toujours attirant. Et pour faire un fugace historique, ce dernier s'inscrit dans la légende tant il a marqué le vaste monde musical, du métal au doom en passant par le post-ce-que-tu-veux entre 1997 et 2010. A l'heure où on attends Palms (avec des membres d'Isis et Chino Moreno de Deftones, ndlr), il est bon de saisir ces bribes d'oublis couvrant la totalité de la discographie du groupe.

trash180Album (Odd Future/Trash Talk Collective) 08/10/2012 Hardcore

Un choix devait être fait quant à l’axe de jugement, et il ne va pas s’avérer si complexe. Doit-on seulement prendre en compte la musique, où également tout ce qui l’entoure? Il est assez compliqué de ne pas saisir l’opportunité de discourir sur la dernière proposition, surtout au sujet de Trash Talk qui officie depuis sept ans, diffusant de par le monde son hardcore punk minimaliste avec verve et convictions. Fidèle et brut, "119" ne manquera donc pas au propos, mais il ne faudra pas oublier de jeter quelques coups d’œil aux proches alentours.

con180Album (Epitaph) 08/10/2012 Metalcore

Tout ce que nous aimons, nous le laissons derrière nous. L'histoire est longue et fastidieuse, on ne la retracera pas ici. Une histoire de passion, de lutte et d'engagements dans tous les sens du terme, une histoire d'une vie. Il n'y a pas de mot assez significatif pour désigner l'univers de Converge. Si ce n'est peut-être une grande fièvre, un truc immense, terrible et pragmatique. Il est de ces groupes qui, de leur vivant, sont déjà légendaires par la force infatigable qui les anime. Celle qui n'est pas stérile de renouvellement, à la portée toujours plus lointaine et profonde. Celle qui s'admet virale, épidémique, comme une constante régénération.

rone180Album (InFiné) 15/10/2012 Electro

Erwan Castex aka Rone, parisien adopté par l’Allemagne, n’a cessé de se gorger de sa nouvelle atmosphère berlinoise à la fois paisible et effervescente, mais aussi de son être tout entier, fertile et animé de tout ce qu’une femme ou un homme peut ressentir au jour le jour. "Tohu Bohu" est un grand désordre, littéralement. Mais à l’inverse, il reflète la synthèse admirable de sa propre confusion, comme un apprivoisement souverain, une parfaite guérison avec cette délectable manie de la mettre en musique. Il vaut parfois mieux s’armer d’un bon paradoxe plutôt que de l’évidence même.

caspian180Album (Triple Crown) 25/09/2012 Post rock

La seule idée d'écouter un album de "post rock" nous pousserait presque à émettre naturellement un petit soupir de fainéantise tant nombreux sont les groupes de ce style, tous plus ennuyeux les uns que les autres, à manquer d'étincelle. Heureusement, il existe encore quelques exceptions, celles qui captent l'attention dès les premiers frémissements et font fermer les yeux. Étouffé dans ta malsaine mixture contemporaine, Caspian te sauvera.

gersh180Album (Boum Coeur) 09/2012

N’y allons pas par quatre chemins: aussi franc et direct qu'il est, il est évident que tout le monde ne se retrouvera pas dans ce disque de Gerswhin & Fire. Vous savez, celui où on sent la musique sincère, sans qu’elle ne s’attarde forcément sur les petites nuances, la qualité du son, la pertinence, ou l’homogénéité de l’ensemble. Les trois compères proposent une musique monolithique mais énergique, basique et atypique. Déterrons la hache de guerre.

griz180Album (Warp) 17/09/2012 Indie pop

La question du temps et sa nécessité. Interrogation fertile et malléable à souhait, véritable rhétorique musicale du monde moderne à laquelle le quatuor new-yorkais n'échappera pas. Trois ans de discrétion depuis "Veckatimest", ses membres errant à droite à gauche, absorbés dans différents projets, calfeutrés dans leurs vies, Grizzly Bear l'a laissé passé, le temps. Mais il a su s'en imprégner et l'utiliser à bon escient.