Transmusicales de Rennes 2015 – Mowno vous recommande…

Transmusicales de Rennes 2015 – Mowno vous recommande…

Mati Klarwein “You’re Next” 1979 © Adagp, Paris 2015.

Il faut remonter en 1979, en pleine ère du post punk et du rock industriel, pour revivre les débuts des Transmusicales de Rennes, devenu peu à peu un festival incontournable du paysage musical français. Nirvana y es passé en 1991, tout comme Bjork en 1993, Portishead en 1994, Daft Punk en 1995, LCD Soundsystem en 2002, ou Justice quatre ans plus tard. Mais les Trans n’ont pas uniquement bâti leur réputation sur des têtes d’affiche. Fouineuse, visionnaire, curieuse, l’équipe de programmation a su piocher dans tous les styles, toutes les tendances, pour que stars d’aujourd’hui et de demain se côtoient sur ses scènes. A tel point que, 36 ans plus tard, le mot d’ordre est plus que jamais à la découverte et à la surprise, comme en atteste une programmation 2015 aussi obscure qu’intéressante. Mowno a tout décortiqué pour vous proposer les 10 groupes ou artistes à y voir en priorité. Pour le reste, rendez vous ici : http://lestrans.com/


KLAUS JOHANNE GROBE
03.12 – Ubu – 17h45

Ce groupe de Zürich rend la langue de Goethe sexy, voire exotique. Sevi Sandolt, à l’orgue vintage, et Daniel Bachmann, à la batterie, tout aussi lo-fi mais groovy, ont sorti l’an passé un album inaugural rétro-futuriste, endiablé et dansant, baptisé Im Sinne Der Zeit. Aurore boréale sonore au pays des coucous, Klaus Johann Grobe, devenu trio en concert avec un bassiste, réveille les rythmiques krautrock à travers un prisme psychédélique.

HECTOR BIZERK
03.12 – Parc Expo – Hall 3 – 20h45

La multi-instrumentiste Audrey Tait a beau parfaitement jouer de la batterie, elle est d’abord la cofondatrice (et productrice) de ce groupe hip-hop écossais au nom loufoque, aux côtés du prénommé Louie, MC déjanté dont l’accent de Glasgow est à couper au couteau. Après trois albums depuis d’improbables débuts en 2011, l’arrivée des musiciens Fraser Sneddon à la basse et David Calder aux synthés a transformé Hector Bizerk en bête de scène.

SAU POLER
04.12 – Parc Expo – Hall 9 – 21h30

Le secret le mieux gardé de la scène électronique espagnole. Originaire de Badalone, en Catalogne, et auteur de deux EP remarqués, Sau Poler polisse depuis 2012 une house à la fois euphorique et mélancolique. Pop dans leurs mélodies et portés par des beats infaillibles, les tracks de ce garçon féru de ballon rond, d’Aphex Twin, de David Axelrod ou Boards Of Canada ne sont pas sans rappeler les productions de son compatriote John Talabot ou de l’Anglais Four Tet.

LE GALAXIE
04.12 – Parc Expo – Hall 9 – 04h45

Si le deuxième album de Le Galaxie – produit de plus par l’un des hommes de l’ombre de DFA Eric Broucek – s’intitule ‘Le Club’, cela ne tient pas du hasard : ce sont les pistes de danse que ciblent les quatre Irlandais en slalomant à la perfection entre disco et electro, en mariant avec jubilation rythmiques spasmodiques, guitares soniques et synthés galactiques. Comme si Daft Punk reprenait Prince et que Jean-Michel Jarre s’acoquinait avec LCD Soundsystem !

FRANCE
05.12 – Parc Expo – Hall 3 – 03h30

Depuis dix ans, France façonne des compositions instrumentales aux confins de la musique répétitive chère à La Monte Young ou Terry Riley et du krautrock de Faust ou Neu!. Mais il reste illusoire de délimiter son territoire tant son originalité est indissociable du bourdonnement mélodique s’échappant de la vielle à roue de Yann Gourdon (lié au collectif La Nòvia) et de la puissance hypnotique de la section rythmique formée par Jérémie Sauvage et Mathieu Tilly.

FLEXFAB
03.12 – Ubu – 19h

Le beatmaker helvète Pablo Fernandez a des ascendances paternelles espagnoles. Il s’est d’ailleurs initié aux machines de l’autre côté des Pyrénées avant de revenir à Neuchâtel pour y réaliser des prouesses électro hip-hop sur scène. Et s’il a intitulé son premier mini-album ‘Manoir’ (2014), c’est bien parce qu’il est un véritable seigneur du mix et du son, comme en témoigne sa musique aux rythmes tordus et aux mélodies surnaturelles.

KAVIAR SPECIAL
04.12 – L’Etage – 18h20

Les Kaviar Special chantent en anglais leur rock garage, entre orthodoxie ‘Nuggets’ (compilation historique du garage osyché des années 60), héritage façon Ty Segall, et tentations Libertines. En 2013, les quatre sortent leur premier album grâce aux efforts conjoints des labels belge Azbin et parisien Howlin’ Banana. Aujourd’hui, le deuxième chapitre enfin enregistré, Kaviar Special est bien décidé de mettre les petits plats dans les grands !

TOTORRO
04.12 – Parc Expo – Hall 3 – 23h40

Totorro ne rechigne pas à déchaîner les guitares quand on ne les attend pas, à invoquer des déluges de batteries. Et malgré – grâce à – ce déferlement instrumental, les morceaux restent imparables. C’est un concert particulier que Totorro donnera aux Trans Musicales, avec une formation ‘de luxe’ qui comptera sur les présences de Clément Lemennicier (trompettiste de Bumpkin Island), Florian Renault (batteur de Wank For Peace) et Emile Sornin (le leader de Forever Pavot).

POWELL
04.12 – Parc Expo – Hall 4 – 00h30

Powell est aussi intransigeant que son electro inflexible portée par des beats implacables, mariant le rigorisme de la techno et les expérimentations du post-punk. Citant Suicide, DNA, James Chance ou Wire parmi ses influences, il forge ainsi des morceaux qui n’invitent pas à la danse, mais la provoquent. En quatre ans, Powell, tête pensante du label Diagonal, est devenu une personnalité aussi atypique qu’estimée de la scène britannique.

LOUISE ROAM
02.12, Air Libre, 20h30 – 03.12, Air Libre, 20h30 – 06.12, Air Libre, 17h00

Son EP inaugural, paru au printemps dernier, est plus qu’un acte de naissance : c’est presque une consécration. Le temps des quatre titres de “Raptus”, Aurélie Mestre, alias Louise Roam, lève le voile sur un univers aussi personnel qu’insolite. Puisant dans les musiques classique – qu’elle connaît sur le bout de ses doigts de musicienne – et contemporaine, mariant les sonorités organiques aux arrangements électroniques, la demoiselle signe des chansons souvent teintées d’une mélancolie diffuse, flirtant avec une house tarabiscotée, tout en imaginant des rythmiques féériques.


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