31 Déc 99 S’il fallait n’en garder qu’un…
On a tous un disque qui, pour ce qu’il rappelle, représente, ou a déclenché, a marqué notre vie. A chaque artiste, groupe ou activiste croisé, la question est simple, la réponse beaucoup moins. Voilà une rubrique qui est appelée à s’enrichir au fil des rencontres…
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HIGH TONE
Dj Twelve: “L’Histoire De Melody Nelson” et “L’Homme A La Tête De Chou”, les deux classiques de Gainsbourg. D’abord parce que ça remonte à l’enfance, j’ai écouté ça très tôt, et puis c’est musicalement quelque chose que tu peux écouter aujourd’hui et qui est toujours aussi génial. Les instrus sont mortelles. C’est un summum.
Selekta Dino: “Catch A Fire” de Bob Marley, pour la magie de la musique. Tu écoutes ça à 13 ou 14 ans, et tu as plein de choses qui te viennent: la liberté, le côté rebelle qui en ressort, le groove du truc. C’est indélébile.
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BROTHER ALI
“It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back” de Public Enemy, autant pour le son et les textes, que pour Chuck D. et Flav. Ce disque a eu un impact énorme, non seulement sur ma musique, mais aussi sur ma vie. Leurs propos révolutionnaires étaient tellement puissants. Chuck D, c’est mon Malcolm X, c’est le Martin Luther King de ma génération. Les Public Enemy sont mes Black Panthers. Cet album-là m’a poussé à lire davantage, à devenir quelqu’un de meilleur, à vouloir changer les choses. Il a contribué à provoquer un esprit révolutionnaire en moi, qui nous incite à nous battre pour un monde meilleur et que, peu importe nos défaites, on n’a pas le droit d’abandonner.
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BROKEN BELLS
Dangermouse: Ce serait peut être “Wish You Were Here” de Pink Floyd. Simplement parce que je l’ai entendu pour la première fois à 18 ans alors qu’il était sorti l’année de ma naissance. Je me suis donc obligatoirement demandé pourquoi j’avais mis si longtemps à entendre cet album. Là, j’ai réalisé à quel point les tendances peuvent te faire passer à côté de belles choses. Quand j’ai entendu ça, j’ai trouvé ça tellement magnifique… C’est même pas mon album préféré de Pink Floyd, mais ça m’a quand même fait évoluer…
James Mercer: C’est marrant parce que le premier disque que j’ai vraiment beaucoup écouté, c’était “Dark Side Of The Moon”, et il n’était même pas à moi. C’est mon voisin du dessus qui l’avait. On écoutait ça en jouant à Donjons & Dragons… J’étais assez jeune, j’avais sûrement 10 ou 11 ans alors que lui devait en avoir 12 ou 13. Il m’apprenait à jouer à ce jeu, et il passait toujours ce disque. Je me souviens que, au début, je trouvais ça flippant avec les battements de cœur, les chants déglingués, les crashs, tous ces sons étranges… Mais c’est un vrai disque avant gardiste qui m’a fait réaliser à quel point un album pouvait voir large. Et puis il y a beaucoup d’influences pop sur ce disque.
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JAWBOX
Bill Barbot: Il y en a eu tellement! Si je devais en choisir qu’un seul, je dirais le premier Rites Of Spring. J’en ai profondément adoré d’autres avant et après, mais ça a été le premier disque avec lequel j’ai été émotionnellement connecté. Pas grâce aux chansons en elles mêmes, mais à travers le fait que ce disque ait été fait par des mecs comme moi, qui habitaient à côté de chez moi, et qui le sortaient sur un label de ma ville. J’ai adoré beaucoup de disques Dischord, comme ceux d’autres labels locaux avant, mais aucun n’a eu autant d’impact émotionnel, vicéral et brutal, que celui là.
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MASSIVE ATTACK
Daddy G: Je pense que c’est le disque qui a changé pour toujours la face du Hip-Hop: “The Chronic” de Dr Dre. En termes de production, il a amené le truc à un autre niveau en construisant le disque comme une seule et même histoire. Dans le même genre, Snoop Dogg aussi a eu beaucoup d’influence, avec son premier album il a su parfaitement développer ce côté “storytelling”. En l’écoutant, j’avais l’impression de m’entendre conter une histoire, c’était quelque chose d’incroyable, tu pouvais fermer les yeux et t’imaginer vivre ce qu’il raconte!
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EDAN
Il y en a quelques uns, mais en citer un seul… Je ne pense pas que ce soit le meilleur, mais je crois que “Straight Outta Compton” de NWA m’a beaucoup marqué. Je ne l’écouterais plus, mais à l’époque j’avais dix ans, et j’ai été fasciné par sa vulgarité, sa violence. Je suis désolé, c’est une réponse ennuyeuse et décevante car ce n’est pas l’un de mes disques préférés. Si c’est ça que tu veux, je dirais “Raising Hell” de Run DMC. Il est précurseur dans beaucoup de domaines et a été une influence pour beaucoup d’artistes. Je pourrais citer également des albums des Beatles, Jimi Hendrix, Pink Floyd. Il y en a beaucoup qui ont compté pour moi.
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FORTUNE
Lionel: J’ai appris la musique et la guitare en écoutant “Smells Like Teen Spirit” de Nirvana. Ca a été un choc énorme, je l’ai écouté en boucle. J’ai retrouvé la cassette l’autre jour, le début est complètement niqué à force de l’avoir écoutée. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ça me mettait dans tous mes états alors que c’était juste quatre accords. C’est bizarre, c’était surtout dans la facon de le jouer, la manière dont s’est amené. C’est incroyable. Il y a vraiment une puissance folle dans ce groupe. Après, Nirvana ne m’a pas vraiment influencé bizarrement.
Hervé: Moi, c’est “Breakfast In America” de Supertramp que j’écoutais quand j’étais môme. C’est sublime au niveau des arrangements, de la couleur… Je l’écoute toujours.
Pierre: Moi, je dirais “L’Homme à Tête de Chou” de Gainsbourg. En plus c’est marrant parce que ca n’a pas trop marché à l’époque.
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BEN SHARPA
Sans hésiter, c’est “The Low End Theory” de A Tribe Called Quest. A l’époque, j’étais jeune et vraiment trop timide pour m’exprimer. Ecouter Q-Tip et Phife déchirer le mic à la cool, à grands coups de punchlines fraiches et spirituelles, m’a tué! J’écoutais ce disque en boucle, et je m’étonnais tout le temps d’entendre cela sonner si intelligent sans être ringard. Ces mecs balançaient les rimes comme si ils étaient assis dans ton canapé, en train de discuter avec toi. Ce sont toujours de bons moments qui me reviennent quand j’écoute ce disque. Il m’a vraiment aidé à trouver ma propre voie dans le hip hop.
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EZ3KIEL
Stephane: Personnellement, j’en ai quelques uns mais celui qui m’a le plus remué le cerveau et les baguettes c’est “Aenima” de Tool. Cet album est une pure merveille de créativité et d’innovation en terme de construction rythmique. Pas seulement, mais sur cet aspect, cet album est une mine d’idées toutes plus tordues les unes que les autres. C’est ce qui m’a le plus fasciné et me fascine encore dans ce disque.
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HINT
Arnaud: Si je devais n’en donner qu’un, ce serait le premier Velvet Underground & Nico, mais il y a aussi le premier Fugazi, les «Evol» et «Goo» de Sonic Youth, le «London Calling» du Clash et les albums des Pixies. Les disques français qui m’ont littéralement déboîté la tête sont les deux albums de Deity Guns, «I.A.B.F.» des Thugs et les deux premiers Mano Negra. Je pourrais en citer plein d’autres, mais je crois que j’ai déjà dépassé mon quota…
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GABLE
Mathieu: C’est un coffret. Ma cousine avait fourré dans la même boîte “Surfer Rosa” des Pixies, “The Night Has A Thousand Eyes” de Sonny Rollins, et une compile des Beatles.
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MARVIN
Greg: Etant donné qu’on a tous autour de trente ans, on est obligé de citer «Nevermind» je crois. On a commencé la musique en grande partie grâce à ce disque. Après, «Futureworld» de Trans Am m’a beaucoup marqué. C’est la première fois que je me suis mis à vraiment aimer le synthé dans le rock.
Emilie: Je ne sais pas, j’ai toujours aimé le synthé, mon père écoutait Pink Floyd tout le temps et j’aimais ça. Il y en a trop, je peux pas en dire un, après je vais avoir l’air con. Si, j’ai trouvé: c’est «Clone Theory» de Six Finger Satellite qui m’a le plus influencé dans ce groupe. Parce que Trans Am, on faisait du skate, il y en avait plein dans les vidéos, donc on l’avait bien digéré. Là, c’était vraiment une découverte qui nous a donné envie de faire quelque chose de péchu.
Fred: Il y a pas mal de disques de mon père qui m’ont marqué, comme Brian Eno ou Robert Wyatt. «Rock Bottom» de Robert Wyatt, je l’écoute depuis vingt ans. Il y a les disques mais il y a aussi les concerts qui marquent, qui leur donnent une autre ampleur. Pour Trans Am par exemple, ça m’a complètement scotché. On s’est dit: «Le MS20 qui traîne là, il faut absolument appuyer dessus».
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WE ONLY SAID
Florian Marzano: Je me souviens avoir été totalement subjugué par le premier Tortoise, le Spiderland de Slint, inévitablement, ou encore de l’énorme claque prise en écoutant le premier 45 tours de Shellac… Mais je ne garderai que celui qui m’a fait passer définitivement de l’autre côté, quand tu te dis que tu n’écouteras plus jamais la musique de la même façon: “The Comfort of Madness” de Pale Saints, sorti en 1990 sur 4AD, j’avais 16 ans et je n’avais jamais entendu un truc pareil! Une intro bruitiste de deux minutes, des morceaux qui s’enchaînent tous parfaitement, des transitions incroyables, des structures éloignées de tout ce que je connaissais jusque-là… et surtout, un son nouveau: les prémices du shoegaze. J’ai pensé constamment à ce disque en faisant mon propre album, et même si j’en suis assez éloigné au final, il reste pour moi une référence incontournable.
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GENERAL ELEKTRIKS
Il y en aurait deux. Enfant, c’est un coffret de Boogie Woogie que mes parents m’avaient filé quand j’avais dix ans. C’était un coffret de trois vinyls qu’ils m’avaient offert pour mon anniversaire car ils voyaient que j’accrochais au piano. J’avais commencé deux ans avant, et ce disque a créé un déclic. C’est ce coffret qui a fait que je suis devenu musicien je crois. Cela a ouvert la porte à l’improvisation, à une nouvelle manière d’appréhender la musique. Sinon plus tard, je dirais “Innervisions” de Stevie Wonder, qui à plein de points de vue, pour un mec comme moi, est une bible incroyable. Au niveau des claviers, c’est insensé: la virtuosité du jeu, les textures sont dingues. Et puis, c’est un enregistrement un peu comme les enregistrements de home-studio actuels. Si le contexte n’était pas le même, c’est dans la façon de faire qu’il y a une analogie. Dans le fait de tout jouer aux claviers, hormis certaines batteries et certaines basses. Et puis l’écriture mélodique est sensationnelle. Il y a plein d’autres disques que je pourrais citer, mais ce sont ces deux là qui m’ont particulièrement marqué.
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THE HEAVY
Swaby (chant): Je pense que ce serait “Simply Beautiful” d’Al Green. Ca m’a fait réaliser tout un tas de choses, ce fut une véritable prise de conscience.
Dan Taylor (guitare): Il y en a tellement… J’ai toujours aimé la musique mais je vais prendre le premier album sur lequel j’ai commencé à jouer: “Bigmouth Strikes Again” des Smiths. C’est le premier morceau que j’ai appris à jouer à la guitare alors j’imagine que c’est l’album qui m’a sauvé la vie, dans un sens. C’est celui qui a fait que je ne suis pas allé bosser dans une banque et que j’ai pris une direction tout à fait différente. Enfin savoir si ça m’a sauvé la vie, je n’en suis pas si sur… Peut être que c’était la mauvaise direction en fait…! Mais en tout cas, ça a changé ma vie, ça c’est certain.
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TORTOISE
Dan Bitney: Pour moi, c’est “Rubber Soul” des Beatles, ça parait assez classique mais c’est vraiment comme ça que j’ai découvert que j’étais passionné par la musique. Quand je rentrais de l’école, j’écoutais toujours les Beatles. Sinon, il y a aussi le thème du “Banana Slip Show” (émission live pour enfant – fin des années 60) qui m’a assez marqué aussi, j’aimais beaucoup (rires).
Jeff Parker: “Donut” de JDilla. Je pense que j’ai écouté cet album une bonne centaine de fois et je l’écoute toujours en boucle. La première écoute m’a laissé assez perplexe, je ne savais pas trop quoi en penser et je ne l’ai pas vraiment aimé à vrai dire. Et puis j’ai pris le temps de le réécouter. Cet album est majestueux, techniquement parlant c’est tout à fait incroyable, je ne vois pas du tout comment il a pu réussir à faire 90% de la musique avec des samples…
John Herndon: Hum… Moi, j’avais 9 ou 10 ans quand j’ai découvert “A Test Of Honey” (cassette pour enfant). C’était de la disco et il y avait cette chanson, “Buggy Huggy Huggy”. Ca a été ma première confrontation avec la musique et la danse disco et j’ai beaucoup dansé la dessus… Oui ça a changé ma vie! (rires)
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WAX TAILOR
«Fear Of A Black Planet» de Public Enemy. Je suis retourné à la Fac il y a 4 ou 5 ans, j’avais un module de Psychanalyse de l’art et un prof super ouvert qui m’a permis de faire un micro-mémoire sur cet album. J’ai vraiment kiffé faire ça, et je me suis rendu compte à quel point ce disque avait changé ma vie. Il est arrivé à un moment précis, j’avais 14/15 ans, c’est le moment où je suis passé de passif à actif. J’écoutais du rap, et d’un coup je me suis dis: je vais en faire.
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PAPIER TIGRE
Pierre Antoine: “Dirty” de Sonic Youth qui est le premier disque que j’ai eu, que ma soeur m’a offert et que j’ai beaucoup écouté en boucle. Avant cela, je pourrais citer Nirvana ou Pixies qui, quand tu es gamin, te montrent une manière surprenante de faire de la musique.
Eric: Soit un album de Dylan, soit “Pet Sounds” des Beach Boys, un grand classique de pop qui a été une découverte vraiment personnelle. C’était mon univers et je suis vraiment allé le chercher moi-même, dans le passé. Pour ça, il a été important, pas forcément musicalement mais au moins pour mon développement personnel.
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MAYER HAWTHORNE
Sans héstiation, “Fantastic Vol. 2” de Slum Village. Aucun album ne m’a autant bouleversé que celui là. J’ai halluciné la première fois que je l’ai écouté, je n’avais jamais entendu quoique ce soit de semblable auparavant, je n’arrivais même pas à le comprendre en fait. Il est clair qu’aucun disque n’est resté aussi longtemps sur mes platines que celui là. Il a révolutionné le hip hop.
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JERRI
Angil: “41” de Swell. Pour l”importance de l’album, un tout formé de parties. Et aussi, un grand disque du “moins”.
Flavien: “VU” du Velvet Underground. Avec les vu-mètres. L’importance de l’Album entier, malgré le fait qu’il soit post-mortem, assemblé par des tiers et enregistré dans des lieux différents, à des époques différentes. A ce jour, je reste persuadé que c’est un hoax, enregistré en 1991 par des mecs venus du futur. C’était soit ça, soit “Wowee Zowee”.
Anthony: “In Utero” de Nirvana, c’est je pense l’album qui m’a ouvert la voie vers l’inconnu. Je n’écouterais pas tout ce que j’écoute si je n’avais pas connu cet album. Je crois d’ailleurs qu’on est pas mal dans ce cas, et qu’on peut dire un grand merci à Kurt Cobain pour la promotion qu’il a fait de nombreux artistes trop méconnus à l’époque: Daniel Johnston , Meat Puppets, Os Mutantes…
Laurent: “Quebec” de Ween parce qu’il fallait bien en choisir un parmi leur discographie sans faille. Ween, ce sont les orfèvres et les plus fidèles serviteurs de la pop music. Ils enlèvent tout complexe à tenter des mélanges de genre improbables et font voler en éclats toutes les catégorisations des critiques en manque de vocabulaire.
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POS
Man, c’est super dur ça. Sûrement Refused en fait, «The Shape Of Punk To Come», parce que c’était le premier disque hardcore que j’ai jamais entendu. Sans se justifier, ils ont pioché dans tous les styles musicaux, les ont incorporés à leur musique pour l’améliorer. Et cela, sans faire le moindre compromis sur ce qu’ils étaient et faisaient déjà. Ce n’est peut-être pas mon album préféré de tous les temps, mais c’est un de mes préférés. Et vu ce qu’il a fait pour la musique hardcore, et même la musique agressive en général, c’est le premier exemple dont je me souvienne d’un groupe qui n’a pas changé son style, mais a réussi à vraiment le faire évoluer sans le compromettre. Et ça, c’est cool, ça m’impressionne.
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PONY PONY RUN RUN
Gaétan: J’en ai deux. «Slanted And Enchanted» de Pavement qui est vraiment pour moi l’album pop par excellence, et «The Return Of The Rentals» qui est le projet de Matt Sharp de Weezer produit par Rick Ocazek des Cars. On y retrouve ce son un peu fat de la power pop de l’époque. C’est vraiment le moment où j’ai commencé à réapprécier les sonorités électroniques que j’avais bouffées par le passé, à l’époque ou j’étais encore super ringard.
Antonin: «Up» de REM qui est sorti au moment où le batteur s’est barré, qu’ils sont passés de quatuor à trio. Il était beaucoup plus ambitieux que les autres, avec plein de synthé, plein de sons, même si je les apprécie tous. Ce groupe m’a vraiment touché, je connais tout par cœur. Je suis un grand fan, au point que si je rencontre le chanteur un jour, je me chierais dessus.
Amaël: Moi je dirais Money Mark et son album «Mark’s Keyboard Repair» parce qu’il est super pop, jazzy en même temps, hyper agréable à écouter. Ça fait super longtemps que je l’ai et je le réécoute très souvent.
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John Stargasm, chanteur de GHINZU
Il y en a beaucoup. La réponse d’aujourd’hui ne sera certainement pas la même demain. Je crois que c’est «Chocolate & Cheese» de Ween. Il y a aussi un Morphine que j’aime beaucoup, que j’ai écouté suffisamment longtemps pour qu’il fasse partie de ma vie. Il y a énormément de disques que je consomme, que j’écoute deux ou trois semaines. Deux écoutes et je passe à autre chose. Les albums qui restent sont extrêmement rares. Qu’ils soient bons ou mauvais, ce sont ceux qui m’ont touché. Il y en a quelques-uns comme ça, et le Ween en fait partie. Mais il n’a rien à voir avec mon désir de faire de la musique. Il est seulement resté très longtemps dans mon player…
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KID ACNE
“Paradise Don’t Come Cheap” de New Kingdom. J’ai écouté ce disque plus que n’importe quel autre. Les images qui se dégagent des paroles sont incroyables. Elles parlent de dragons, de conquistadors… C’est vraiment de la balle. Quand j’avais ma petite amie à New York et que j’allais la voir, ca m’arrivait de discuter avec Sebastian Laws et Scotty Hard. On a enregistré quelques trucs ensemble mais rien n’est jamais sorti. J’aimerais beaucoup monter un projet avec ces gars là. En plus, rien que de boire un coup avec ces mecs peut amener à des moments très fun.
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Dominic Aitchinson de MOGWAI
Il y en a eu plusieurs… Surtout qu’en tant qu’adolescent, il y avait toujours des albums qui sortaient et qui me rendaient vraiment dingue. C’est évident que quand tu écoutes notre musique, c’est «Spiderland» de Slint. Je n’arrivais pas à croire à ce disque quand je l’ai entendu pour la première fois. C’était juste les dynamiques incroyables, le fait que la musique était assez austère, épurée. J’ai peté un cable quand j’ai entendu ça. C’était tellement original et excitant. Ca, c’était un gros truc pour nous tous.
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CHRIS DE LUCA & PHON.O
Chris De Luca: “The Message” de Grandmaster Flash & The Furious Five, et le “Strictly Business” de EPMD.
Phon.o: J’en ai deux également. La meilleure compilation techno sortie chez R&S, “In Order To Dance 5”, et “This Is Not a Test” de Missy.
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Pierre, chanteur/guitariste de SEXYPOP
La question qui tue!!!!!! Pfff… Hyper chaud… Est ce le live d’AC/DC ’92 ou “In Utero”? “Be a Vegetable” de Drive Blind ou “As Happy As” des Thugs? J’aurais tendance à dire “In Utero” de Nirvana car ça a été une telle baffe… Les Drive Blind et Les Thugs sont venus ensuite… Le seul qui vienne avant, c’est le AC/DC, mais est ce vraiment ce disque qui a changé ma vie? Je crois plutôt que c’est le Nirvana… Ce groupe a réussi à m’éduquer musicalement au travers de ses interviews où il parlait de Shellac, Husker Du, Pixies, de noise music, etc… Et ça a contribué à changer ma vie.
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