Lecture musicale – “Apathy For The Devil” de Nick Kent

Lecture musicale – “Apathy For The Devil” de Nick Kent

apathyAPATHY FOR THE DEVIL
Les Seventies, voyage au coeur des ténèbres
Nick Kent
(Collection Rivages Rouges)
29/08/2012
339 pages

Ne pas avoir vécu les années 70 est pour beaucoup de passionnés de rock n’roll un regret tant la période fut aussi créative que destructrice. Chanceux sont donc ceux qui s’en sont sortis et qui peuvent les raconter avec authenticité pour les avoir vécues, pour avoir approché le gratin de l’époque, des Rolling Stones aux Sex Pistols, en passant par Led Zeppelin, Iggy Pop et David Bowie. Toutes ces stars de la décennie que certains livres – à l’instar de l’incontournable “Please Kill Me” – n’avaient déjà pas manqué d’écorcher avec la plus grande vérité, laissant même l’impression au lecteur de le quitter en lui ayant tout dit.

C’était sans compter sur Nick Kent. Plume légendaire de la presse écrite musicale ayant largement contribué à faire du NME ce qu’il fut à son apogée, le bonhomme les a tous côtoyés et en a forcément ramené des tonnes d’anecdotes qu’il ne manque pas d’aligner tout au long de ce “Apathy For The Devil”: une sombre autobiographie, parfois drôle, plus souvent pathétique, ou il revient sans langue de bois sur une décennie qui l’a vu se faire un nom puis véritablement toucher le fond sous l’emprise de la drogue. Le tout non sans dégainer quelques cartouches au passage.

Intéressant au demeurant, “Apathy For The Devil” ne peut de ce fait être abordé sans un certain recul à la lecture des sentiments et ressentis d’un Nick Kent alors héroïnomane jusqu’au bout des ongles. Sans cesse au bon endroit au bon moment, cet opportuniste et faux modeste relate ainsi tout au long de ces 300 pages quelques moments mémorables de sa vie (sa tournée avec Led Zeppelin, ses insomnies en compagnie de Keith Richards, son histoire d’amour avec Hynde des Pretenders), se laisse aller à quelques vantardises (sa responsabilité dans le succès des Sex Pistols, Elvis Costello qui lui consacre une chanson), mais exprime surtout sa rancoeur avec une telle facilité qu’elle vire parfois au règlement de compte.

Ainsi, à l’image des Sex Pistols et de leur raclure de Sid Vicious (et pour cause…), nombreux sont ceux à en prendre pour leur grade. Entre Bee Gees revanchards, un Bob Marley pas si “peace”, ce désagréable Lou Reed et les violents Led Zeppelin, Nick Kent tire à boulets rouge sur tout ce qui bouge, y compris sur lui même. Car, au delà de s’attarder sur la face cachée des rockeurs de l’époque, “Apathy For The Devil” est surtout le récit d’une descente aux enfers bordée de moments sordides (Iggy Pop qui le sauve de l’overdose) et d’évènements humiliants (se faire éclater la tronche par Sid Vicious à coups de chaine de vélo) que l’auteur étale sans vergogne, comme pour se dédouaner de toute sa méchanceté. Et par la même occasion tenter d’apaiser des fantasmes que beaucoup n’abandonneront pas pour autant.

“APATHY FOR THE DEVIL” EN MUSIQUE
Quelques titres de la bande son des seventies de Nick Kent

En écoute sur Spotify


1 Commentaire
  • maxhysteria
    Posté à 09:24h, 25 janvier Répondre

    je le veux right now!

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